Adrien Houngbédji : « Admettre que nous ne sommes pas infaillibles est un signe de grande sagesse »

A une année de la fin de mandat de la 7e législature, la première session ordinaire de l’année 2018 s’ouvre dans un contexte spécial, où plusieurs dossiers engageant l’avenir denotre démocratie, notamment la réforme du système partisan, le code électoral, la représentation des femmes au Parlement, le code pénal, suscitent ds inquiétudes chez les populations. Tout ceci s’annonce dans un climat de tension et de contestation politique virulente. Le président Adrien Houngbédji invite donc ses collègues à ne pas tomber dans des travers.

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« Il est normal en démocratie, que dans un Parlement, les uns soutiennent le gouvernement et prennent fait et cause pour lui. Tout comme il est normal que les autres, ceux de l’opposition, critiquent, dénoncent, fassent des contre-propositions », précise Me Adrien Houngbédji tout en invitant ses collègues à éviter les injures et les coups de poing. Dans un second volet, le président de l’Assemblée nationale est revenu sur les dernières décisions de la Cour à polémique, notamment les décisions Dcc 17-252 du 12 décembre 2017, et Dcc 18-075 du 15 mars 2018.

« Il me faut en parler pour prévenir les débats passionnés qui pourraient s’instaurer ici, soit qu’on approuve soit qu’on désapprouve. L’effet le plus évident d’un tel débat, serait d’ouvrir les hostilités entre institutions, facteur de déstabilisation de notre jeune démocratie », a martelé le président Houngbédji.

Ce dernier n’a pas manqué de faire un clin d’œil aux sept sages de la Cour constitutionnelle : « …la Constitution est la clé de voûte, la loi fondamentale de notre pays ; nul n’est au dessus d’elle. Le juge constitutionnel est chargé de veiller à son respect. Certes nous découvrons qu’à l’occasion de son office, il peut même écarter une loi, tenir en échec le Règlement Intérieur, se substituer à la Constitution elle-même, en l’interprétant. Ses décisions sont sans recours, car il est infaillible dans son interprétation… ».

Faisant son mea culpa, le président de l’Assemblée nationale fera des injonctions à ses collègues de la 7e législature « Je nous exhorte donc à nous exécuter. Sans débat. La guerre des institutions n’aura donc pas lieu ici. Il nous arrivera bien sûr, à vous et moi, simples législateurs, de nous tromper dans notre approche des textes, ne pouvant deviner a priori l’approche de ces mêmes textes par le juge constitutionnel. Admettre que nous ne sommes pas infaillibles est un signe de grande sagesse ».

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Dans le troisième volet, le président Adrien Houngbédji évoquera la récente crise sociale qui secoue les secteurs de l’éducation, de la santé et de la justice. N’étant pas resté insensible à cette situation, le président Adrien Houngbédji qui se prononce sur ce sujet pour la première fois, déclare « la Représentation Nationale ne saurait rester indifférente face à cette situation aux conséquences désastreuses sur l’économie et l’équilibre social ».

Crise sociale et crimes rituels

Enfin, Me Adrien Houngbédji a rassuré l’opinion que l’institution parlementaire jouera sa partition, dans le sens de l’encadrement du droit de grève et de la prévention des conflits, lorsqu’elle aura à examiner de nouveau les textes remis en cause par la Cour constitutionnelle. Ce dernier n’est pas resté muet par rapport à une autre forme d’insécurité jamais connue dans notre pays, et qui se manifeste par des crimes crapuleux dits rituels.

« Au nom de la représentation nationale, j’invite le gouvernement à prendre des mesures idoines, pour rassurer notre peuple qui vit dans la psychose et le désarroi » a-t-il martelé.

Signalons que cette rentrée parlementaire pour le compte de la première session ordinaire de 2018, a enregistré la présence effective de trois présidents d’Assemblées nationales de la sous région, notamment du Togo Drama Dramani, du Niger Ousseini Tini, et du Burkina Faso Alassane Bala Sakandé. Ces derniers, à tour de rôle, ont délivré des messages poignants de démocratie.

Des messages à travers lesquels ils ont témoigné leur amitié et leur fraternité au peuple béninois et à nos institutions respectives. C’est aussi dira chacun d’eux, un témoignage de solidarité et de réaffirmation des valeurs partagées entre nos différents peuples, unis dans une lutte sans relâche pour la démocratie et l’Etat de droit, pour l’unité africaine et pour le développement. Signalons que 77 députés ont répondu présent à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2018.

2 réponses

  1. Avatar de
    Anonyme

    Je savais qu il y aurait un revirement de position de la part du président houngbeji par rapport à son soutien à ce gouvernement. L homme étant toujours inconstant,son soutien tient toujours du plomb dans l aile.Ses partisans font toujours avec car il lui impossible de changer

  2. Avatar de OLLA OUMAR
    OLLA OUMAR

    Paroles , paroles , paroles , comme le dirais l’autre ;
    Houngbedji n’est simplement pas serieux , et honnête , un type pas du tout fiable , il est temps qu’il disparaisse du paysage politique beninois 

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