Bénin : Les universitaires pour une réforme efficiente du système éducatif

Face aux dysfonctionnements dans le système éducatif béninois, les universitaires ont organisé une conférence publique ce vendredi 13 avril 2018, à l’Université d’Abomey-Calavi. Elle a porté sur le thème : « La question des décisions politiques, de la destruction du système éducatif formel, et la problématique de la réforme de l’éducation au Bénin : vers un système éducatif pour le développement durable ».

Les universitaires sont préoccupés par le système éducatif béninois. C’est du moins ce que l’on peut comprendre à travers cette série de conférences publiques dont la première s’est tenue ce vendredi 13 avril 2018, à l’Université d’Abomey-Calavi. Placée sous le thème : « La question des décisions politiques, de la destruction du système éducatif formel et la problématique de la réforme de l’éducation au Bénin : vers un système éducatif pour le développement durable », cette série de conférences vise à repenser le système éducatif béninois. Enseignants, doctorants et étudiants, n’ont pas voulu se faire compter ladite conférence. Prenant d’assaut l’amphi Flash, cadre choisi pour la conférence, ces derniers ont contribué d’une manière ou d’une autre à la réussite de cette première conférence par leur participation.

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« L’école coloniale intégrée à l’Afrique n’a jamais eu l’intention de développer l’éducation », a déclaré le professeur Baba Moussa dès l’entame de sa communication.

Historiquement soutient-il, on est passé de l’école de l’assimilation de l’école assimilée, car les outils et valeurs endogènes étaient considérés comme mauvais par les politiques de ce temps. En dépit de ce qu’une dizaine de thèses dans les années 80 ont montré les limites de ce système, « nous » sommes restés en l’état. Il a fallu l’année 1990, période de l’école nouvelle où l’école béninoise a connu des avancées en intégrant « nos » langues nationales dans notre système éducatif, a laissé entendre le professeur. Cette école nouvelle dit-il, avait intégré le travail manuel et artisanal.

« Mis à part celles de 1990 et 2006, les réformes faites n’ont pas permis d’avoir une vue holistique de notre système éducatif », s’est désolé Baba Moussa.

Malheureusement, ces réformes des années 90 et 2006 n’ont pas été appliquées à cause des guerres de personnes. Par ailleurs, il fait observer que réussir à l’école est une exception dans le système éducatif béninois, ce qui est une aberration a-t-il précisé. Selon une enquête, 50% des enfants qui réussissent au Bepc ont le niveau Cep. C’est la conséquence des mauvaises décisions politiques en la matière a indiqué le professeur. Face à cela poursuit-il, il est impérieux de repenser notre système éducatif. Voici ses recommandations.

Des recommandations pour un système éducatif performant

Entre autres : il faut changer de paradigme au niveau de l’éducation de base (école plus atelier d’apprentissage) ; avoir un dispositif transversal d’orientation et un cadre normatif et reformer la formation des enseignants. Il conclut en invitant chaque citoyen à jouer sa partition, pour que le système éducatif béninois retrouve ses lettres de noblesse. Abondant dans son sens, le professeur Bio Bigou a fait remarquer qu’on ne peut pas se développer dans la peau de l’autre. Après avoir dénoncé les décisions politiques qui plombent « notre » système éducatif, il fait des propositions pour corriger le tir.

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Au niveau de l’enseignement primaire et secondaire, il faut opérer des réformes structurelles et organisationnelles pour faire du secteur éducatif un label. Au niveau de l’enseignement supérieur, il faut associer les acteurs à la mise en œuvre des réformes ; assurer véritablement la formation des enseignants du supérieur ; mettre en place des conseils d’administration et les faire fonctionner ; rétablir les associations estudiantines. Il conclut en affirmant que si l’éducation est la priorité de l’Etat, cela doit se traduire par les faits à travers des décisions politiques allant dans ce sens

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