Dans un passé récent, le tonitruant préfet du littoral Modeste Toboula, dans sa campagne de nettoyage de la ville de Cotonou, a pris la résolution de débarrasser ce territoire relevant de sa compétence de certaines catégories d’individus. Il s’agit des mendiants stationnés aux feux tricolores et des vendeurs à la sauvette qui s’y trouvent. Si la décision a été respectée, les tous premiers jours, force est de constater que ces vendeurs sont revenus à la charge et pour cause…
Ils sont revenus sur leurs lieux de business. Ils, ce sont ces vendeurs à la sauvette que Modeste Toboula, première autorité du département du Littoral, a renvoyés des feux tricolores de Cotonou. Cette fois-ci, leur effectif aux différents carrefours dépasse de loin ce qu’il était au départ. Du carrefour Dédokpo à Akpakpa à celui de Cica Toyota à Vêdoko, en passant par les carrefours St Michel et station Lègba, ces vendeurs sont très actifs avec différentes marchandises, sur la tête ou dans les mains. On y trouve même des produits immédiatement comestibles, tels les ‘’snacks’’ et fruits.
Hommes, femmes, jeunes gens et jeunes filles se faufilent entre les motos et véhicules, faisant leurs affaires. De tous les grands carrefours de la ville de Cotonou où les feux tricolores fonctionnent normalement, seul le carrefour ’’ancienne radio’’ est rigoureusement épargné du phénomène de vente à la sauvette, en raison de sa fréquentation par le premier des citoyens béninois.
Situation socio-économique oblige
Le come back de ces individus sur leurs « lieux de travail », est d’autant plus compréhensible, vu la situation socio-économique du moment. Et même les rafles sporadiques des éléments de la police n’émoussent guère leur ardeur. Approchée, dame Rachelle très active dans ses affaires au carrefour cica toyota de Vêdoko, déclare : «Toboula nous avait chassés d’ici certes. Mais nous sommes revenus sur les lieux pas parce que nous tenons tête à l’autorité. Elle aussi doit comprendre que nous n’avons pas les moyens de louer des boutiques. Et au même moment, nous allons manger, entretenir nos enfants et faire face à d’autres obligations. Nous n’allons pas rester à la maison et faire tout cela. Nous ne connaissons pas autre activité que le commerce ». Au départ précise-t-elle, nous avions des places où nous menions nos activités, et un beau jour le préfet à travers la police nous a cassés et chassés.
« Nos enfants deviendront quoi dans ces conditions ? », s’est-elle interrogée.
Abondant dans le même sens, Elie un autre vendeur rencontré sur les lieux, est très amer dans ses propos. Il affirme ne pas comprendre pourquoi eux citoyens qui ont choisi de ne mener aucune des activités illicite, sont tous les jours persécutés par la police. « Les policiers nous emmerdent », déclare-t-il. Chaque jour, c’est la politique du chat et de la souris a laissé entendre le vendeur ambulant. Nous veillons au grain poursuit-il, et aussitôt que l’un de nous voit leur véhicule pointer, le « mot de passe » est lancé et c’est la débandade. Il invite le préfet Toboula à plutôt se mettre à la trousse des « Gay-men » qui sèment la terreur dans son département et ailleurs dans le pays.
Quant aux passagers potentiels clients, ils ne trouvent aucun mal à s’approvisionner auprès de ces vendeurs. C’est le cas de Charlemagne, qui surpris sur sa moto entrain d’acheter une serrure de porte, déclare : « Ils nous aident ces gens-là. Grâce à eux parfois, nous n’allons plus jusqu’au marché Tokpa. Il faut les remercier pour le service qu’ils nous rendent».
En vérité, il ressort de tous ces propos recueillis que les autorités doivent revoir leur politique de représailles dans ce domaine, afin d’éviter une explosion sociale, car si Paris est déclarée ville lumière aujourd’hui, elle ne s’est pas construite en un jour ou en deux ans
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