Grève dans le système éducatif au Bénin : Les autres conséquences passées sous silence

Depuis des décennies, la grève est devenue un moyen incontournable dans la revendication des droits des travailleurs.Comme dans tous les secteurs, les acteurs de l’éducation utilisent également ce moyen de revendication. Une réalité qui en plus de perturber le cursus scolaire des apprenants, peut radicalement changer leur vie.

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La grève est le fait de boycotter le travail, pour réclamer un droit légitime, propre à un secteur d’activité. Ainsi, le secteur de l’éducation jouissant de ce droit, non seulement empêche les élèves qui le subissent de suivre les cours, mais aussi les amène parfois à certaines dérives sociales. A première vue, on pense que les conséquences de la grève se limitent seulement au fait que les élèves ne bénéficient plus de cours et à la démotivation de ces derniers après la longue période de grève.

Une inquisition plus profonde, permet de constater que les grèves ont d’autres effets néfastes, surtout sur l’avenir des élèves. Ceux-ci profitent du temps mort pour s’adonner à d’autres loisirs, n’ayant aucun rapport avec les études. C’est ce qui justifie selon les propos d’un professeur vacataire rencontré au Ceg houèto, l’absence de beaucoup d’élèves des salles de classe, quand bien même certains professeurs font cours pendant la période de grève. Et cela se confirme dans les dires de Sahou Benoit, élève en classe de terminale B au CEG Houèto, lorsqu’il dit « pendant les grèves, je vois mes amis quitter la maison mais sans aller aux cours… Ils profitent de la situation pour se promener entre camarades, aller dans des salles de jeux et autres », avoue-t-il.

Landry Djomamou, étudiant à l’université d’Abomey-Calavi, affirme quant à lui : « le sexe et l’arnaque sont les deux phénomènes auxquels les élèves s’adonnent le plus pendant les grèves ». Pour lui, ces faits sont regrettables.

Les mouvements de grève non seulement influencent le cursus scolaire des élèves, mais ils peuvent aussi changer carrément le cours de leur vie. Les filles sont les plus exposées, avec la survenue de grossesses non désirées. Les conséquences peuvent aussi être néfastes pour certains garçons. C’est que souligne maman Akpé, vendeuse de charbon.

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« C’est surtout le sexe qui pousse les jeunes à abandonner les classes ».

Mais pour maman Akpé, le désastre ne se limite pas seulement à ces fléaux. Ces élèves surtout les écoliers, sont quelque part en danger permanent. En effet selon elle, pendant qu’ils ne sont pas en cour, ils se promènent dans les rues, ce qui les expose au risque d’accident de circulation. Et à voir les crimes rituels qui sont actuellement fréquent martèle-t-elle, ces écoliers deviennent les premières cibles des hors la loi.

A qui la faute ?

A cette interrogation, les langues se délient. Pendant que certains montrent du doigt les enseignants, d’autres pensent que les causes sont ailleurs. Accusant les professeurs du désastre, Sahou Benoit affirme : « si les enseignants ne font pas grève, rien ne peut enfreindre à l’éducation des élèves ». Un argument que balaie du revers de la main Landry Djomamou.

Celui-ci estime que sans les grèves, les divers problèmes étaient déjà récurrents en milieu scolaire, avant de reconnaitre que la grève en ajoute beaucoup. « Mais la grève étant légitime, on ne peut en aucun cas prendre pour coupable le corps enseignant» ajoute-t-il. Maman Akpé va également dans ce sens, en ajoutant que «c’est aux parents de surveiller leurs enfants pendant les mouvements de grève»… En somme, la société entière doit œuvrer à ce que ces cas de grève ne se répètent plus

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