Depuis sa découverte, l’extraordinaire voire mystique «Site des hommes à queue», est resté sous le boisseau pour divers obstacles que la mairie de Dogbo en collaboration avec le Fonds d’aide à la culture, s’engage et s’organise à lever.Tout ceci, dans le but de révéler ce patrimoine touristique unique au monde. C’est à travers un projet, pour lequel les initiateurs appellent au soutien de partenaires nationaux et internationaux.
Au Nord de la ville de Dogbo, département du couffo au Bénin, précisément dans la zone du «plateau Adja», se trouve un site dit des ‘’hommes à queue’’. C’est à un kilomètre de marche environ de la mairie de Dogbo, en allant vers Djakotomey. A l’origine, c’était un merveilleux site d’extraction de fer, dont l’histoire remonte à un millier d’années avant Jésus-Christ. L’histoire des hommes à queue demeure entourée de mythes, et les versions diffèrent.
Selon le maire de la commune de Dogbo, Vincent C. Acakpo, c’est d’abord le nom qui repose sur des mythes. L’histoire racontée par l’autorité municipale, présente donc des hommes pourvus de queux, et qui venaient animer le marché de Dogbo avec les autochtones. Ils arrivaient les premiers au marché et repartaient avant tout le monde. Mais personnes ne connaissait leur domicile. Dans le marché, ils s’asseyaient toujours au-dessus d’un trou, dans lequel ils mettaient leur queue. Chose étrange pour les villageois.
Un jour, ces derniers ont donc mis de l’huile de palme dans les trous. L’huile a attiré des fourmis magnans qui piquèrent les hommes à queue. Ne pouvant supporter la douleur, ces derniers ils ont pris la fuite. Dans cette fuite, ils ont été suivis par des curieux qui tenaient à savoir leur lieu de provenance. Mais arrivés dans une zone éloignée du marché, dans une brousse, les hommes à queue ont disparu. C’est depuis ce temps que les gens ont attribué à cet endroit le nom de : ‘’site des hommes à queue’’.
A l’entrée, deux cases construites en terre de barre. Ces deux cases abritent ceux qui ont pris la charge des siècles après, d’entretenir les lieux. Juste en face des cases, se dressent de petites paillottes. Elles ont pour rôle, entre autres, de couvrir l’entrée des excavations qui gisent çà et là, selon le maire Vincent Acakpo.
Sur le site, se trouvent les trous dont la disposition renvoie à un travail géométriquement très ingénieux, avec un système de climatisation. Mais c’est naturel. Chaque compartiment comporte cinq entrées qui s’enfoncent dans le sol. De ces trous, les hommes extrayaient des mines pour fabriquer du fer vers ‘’le 15e siècle’’, selon des experts archéologues Danois et Français, qui travaillent depuis peu avec des Béninois sur le site. Mais jusque-là, l’histoire du site reste floue.
Un projet de valorisation et de promotion du site
Ce site aujourd’hui très enclavé, doit être aménagé, protégé et révélé. La mairie de Dogbo et le Fond des arts et de la culture (Fac), à travers l’appui technique et financier du ministère du tourisme, de la culture et des sports, sont à pieds d’œuvre pour concrétiser un projet conçu à cet effet. A en croire le maire, le site des hommes à queue est longtemps resté inexploité en raison de son enclavement.
« Depuis la découverte des hommes à queue, personne n’osait entrer dans ces excavations, de peur de ne plus pouvoir en sortir. Tout le monde évitait la zone. Mais nous avons des chasseurs très courageux qui, dans leur parti de chasse, visitent les trous et en y reviennent pour informer les gens de ce qu’il n’y a rien dedans. C’est ainsi que le 12 décembre 2012, mon conseil et moi avons effectué notre première entrée dans ces trous. Depuis ce jour, nous avons décidé d’aménager et d’ouvrir le site aux touristes », informe le maire.
Mais à en croire l’édile de la ville de Dogbo, les travaux d’aménagement à effectuer pour rendre opérationnel ce site nécessiteraient d’énormes ressources financières. La collaboration entre la mairie de Dogbo et le ministère du tourisme, de la culture et des sports, est une réponse à cette préoccupation.
Le maire en appelle donc à la manifestation de bonnes volontés nationales et sous régionales, pour révéler ce patrimoine touristique béninois. Abondant dans le même sens, le directeur du Fonds des arts et de la culture, Déou Gilbert Malé, a précisé que dans la vision de soutenir le projet, il a déjà acquis l’appui du Conseil de l’entente.
« Nous sommes entrés en négociation avec le Conseil de l’entente, qui a accepté de nous accompagner pour qu’on puisse révéler le site, l’aménager et le protéger à des fins touristiques »
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