Le député Mohamed Taofick Hinnouho, plus connu sous le nom de Atao, qui s’est présenté de lui-même le vendredi dernier aux juges du tribunal de première instance de Cotonou, a été la victime d’une bastonnade. Les agents de la police se sont rués sur lui pour lui asséner des coups. Un comportement qui pose le problème de la violation de notre constitution.
L’article 8 de notre constitution du 11 décembre 1990, dispose : « La personne humaine est sacrée et inviolable. L’Etat a l’obligation absolue de la respecter et de la protéger. Il lui garantit un plein épanouissement ». Les auteurs reconnus des actes de violence sur une personne humaine, sont soumis à des sanctions prévues par la loi.
Dans l’affaire Atao Hinnouho, les actes de brutalité ont été exercés par les agents de la police dans les locaux du juge d’instruction et celui des Libertés et de la Détention, du tribunal de première instance de Cotonou. Le député qui était arrivé au tribunal bien portant et sur ses deux pieds, est reparti sur une civière et en ambulance. Le Procureur de la république qui devrait protéger la personne humaine, quelles que soient les conditions et les situations, ne reconnaît pas l’existence de la brutalité dont a été victime le député Atao.
Malgré l’immunité parlementaire dont bénéficie Mohamed Taofick Hinnouho, l’homme est passé à tabac par des agents sans foi ni loi qui devraient protéger les citoyens de ce pays. Ces actes constituent une violation flagrante de la constitution, et posent un problème des droits de l’homme. Si un député peut être violemment pris à parti par des agents de la police sous les yeux du Procureur de la république, sans qu’ils soient interpelés et traduits devant la justice par ce dernier, alors le Bénin est redevenu une république bananière.
Cela rappelle la période du Parti de la révolution populaire du Bénin (Prpb), au cours de laquelle les policiers venaient même brutaliser impunément les paisibles citoyens dans leur domicile. Certains en décédaient, sans une justice pour sanctionner les auteurs. Nous retournons à cette époque où certains de nos compatriotes ont été obligés de prendre le chemin de l’exil, pendant que les investisseurs ont tourné le dos au pays. Il est déplorable que les béninois revivent cette époque d’atrocités.
La scène dont a été victime Atao est inadmissible dans un Bénin où les observateurs et les experts internationaux ont souvent cité notre pays comme un modèle du respect des droits de l’homme. Aujourd’hui, c’est le Procureur de la république qui protège les policiers, auteurs des actes de violence sur Atao, et lorsque la justice démissionne dans un pays, c’est le chaos qui a droit de citer. A quoi allons-nous nous attendre dans les jours à venir ?
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