Dans un communiqué de presse en date de mercredi 16 mai 2018, le procureur de la République, Gilbert Togbonon, a évoqué une supposée tentative d’évasion pour justifier le transfert du député Atao Mohamed Hinnouho, du Centre national hospitalier et universitaire (Cnhu), à la prison civile de Cotonou. Mais, cet argument est loin de convaincre.L’emprisonnement du député Atao, est un véritable casse-tête pour le procureur de la République, près le tribunal de première instance de Cotonou, Gilbert Togbonon. Selon ses explications, le détenu aux soins au Cnhu de Cotonou manœuvrait depuis son lit d’hôpital pour échapper à la vigilance des forces de sécurité. Cet argument est-il convaincant ? On n’a pas besoin de chercher loin pour savoir que la supposée tentative d’évasion n’était qu’un alibi trouvé pour justifier l’incarcération d’une personne, dont l’état de santé est défectueux.
La preuve est que c’est quatre jours après l’envoi en prison du député, que le procureur de la République a sorti ce communiqué. C’est dire qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour trouver un argument qui explique son acte. Comment ce détenu peut-il fuir de l’hôpital, alors qu’il est sous haute surveillance policière ? Non. Avec cet arsenal de forces de sécurité, l’honorable Atao Hinnouho ne peut pas échapper à la vigilance des forces de sécurité. Or, dans la même affaire de faux médicaments, le Français Grassien Nicolas, condamné à une peine d’emprisonnement, est toujours aux soins dans le même hôpital, depuis plusieurs semaines.
Pourquoi n’a-t-on pas évoqué la même raison pour le retourner à la prison civile de Cotonou ? Au contraire, il est dans une salle spacieuse et bien climatisée au Cnhu. Ce faisant, tout porte à croire que le député Hinnouho fait les frais de l’opposition au régime du Président Patrice Talon. Chose curieuse, le procureur de la République soutient que le détenu béninois se porte déjà bien, une fois arrivé en prison, alors que c’est lui-même qui disait qu’il souffrait de troubles psychiques.
Visiblement, Gilbert Togbonon ne peut convaincre personne sur son acte. De là, on peut comprendre que le député Atao Hinnouho est déposé en prison en violation de ses droits fondamentaux
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