Bénin : Déclaration de suspension de la grève dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la Justice

Vu l’union de toutes les Confédérations et Centrales Syndicales autour des revendications des travailleurs de tous les secteurs de Janvier 2018 ;Vu la motion de grève signée et déposée par les six (06) centrales/confédérations syndicales (COSI-Bénin, CGTB, CSA-Bénin, UNSTB, CSPIB et CSUB) depuis Janvier 2018 et celle de la CSTB signée et déposée depuis Novembre 2017;

Vu les défections successives de certaines organisations syndicales de travailleurs qui ont mis sérieusement à mal cette union;

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Vu que lesdites défections ont porté un coup sérieux au mouvement de grève et ont hypothéqué les chances de succès de la lutte;

Vu l’indifférence affichée par le gouvernement face aux revendications des travailleurs au départ et les actes de provocations qui se traduisent par les défalcations sur salaire et les menaces portées contre les travailleurs;

– . Vu le mépris qu’affiche le gouvernement vis-à-vis des travailleurs; lequel mépris s’est traduit par des propos injurieux et dévalorisants tenus à leur endroit;

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Vu le manque de sincérité dont ont fait preuve les membres du gouvernement lors des différentes séances de négociations et de médiation qui n’ont permis aucune avancée dans la satisfaction des revendications des travailleurs;

Vu l’exploitation faite par le gouvernement de la division entre les centrales/confédérations syndicales provoquée par lui;

Vu la perfidie, la sournoiserie et la malice avec lesquelles le gouvernement gère le dialogue social;

Vu la prise en charge du mouvement de grève par les travailleurs à la base à travers les différentes coordinations départementales des travailleurs;

Vu que les différentes Assemblées Générales organisées sur toute l’étendue du territoire le 04 Mai 2018 ont décidé majoritairement de suspendre les différentes motions de grève en vigueur;

Les Centrales et Confédérations syndicales encore en lutte à savoir la COSI-Bénin, la CSTB et l’UNSTB tiennent à faire les constats ci-après:

– Les travailleurs des différents secteurs en grève résistent aux différentes menaces et intimidations du pouvoir visant à les décourager et les démobiliser;

La décision de la Cour Constitutionnelle nODCC18-01 du 18 janvier 2018 qui a définitivement consacré le droit de grève comme un droit absolu conformément à l’article 31 de la Loi fondamentale, constitue une grande victoire pour tous les travailleurs notamment ceux de la santé et de la Justice et même les douaniers à qui ce droit était dénié;

– Le renoncement du gouvernement à la défalcation sur les salaires des enseignants en mars et en Avril 2018 est le résultat de la résistance de ceux-ci et la reconnaissance par ricochet du caractère légal de la grève; ce qui implique l’obligation pour le gouvernement de rétrocéder sans délai les défalcations opérées en février 2018 et en mars 2018 pour d’autres;

-La signature des décisions d’admission définitive des enseignants ACE de la promotion 2008 en formation dans les différentes écoles normales supérieures et le démarrage timide de leur reclassement est également le fruit de la détermination des enseignants en lutte;

Eu égard à ces constats, la COSI Bénin, la CSTB et l’UNSTB félicitent les travailleurs des secteurs concernés par la crise pour tous les sacrifices consentis et la preuve de leur détermination à continuer le combat pour la satisfaction de leurs revendications.

Il ressort des dernières assemblées générales organisées le vendredi 04 mai 2018 dans les différents départements du pays que cette détermination s’est quelque peu émoussée et a besoin d’être renforcée dans un bref délai.

En tout état de cause, prenant acte de la situation objective de l’Etat du mouvement et de la volonté de la base de se réorganiser pour la poursuite de la lutte, la COSI Bénin, la CSTB et l’UNSTB décident de suspendre ce jour lundi 07 Mai 2018 le mouvement de grève en cours depuis novembre 2017 pour certains et Janvier 2018 pour d’autres et appellent les travailleurs à reprendre le service à compter du mardi 08 Mai 2018.

Elles appellent les travailleurs à se tenir mobilisés pour la poursuite de la lutte sous diverses formes pour la satisfaction de leurs revendications

Elles invitent à nouveau le gouvernement du Président Patrice TALON à rouvrir les négociations dans un bref délai pour trouver les solutions aux revendications légitimes des travailleurs;

Elles prennent enfin l’opinion publique nationale et internationale à témoin face à un gouvernement qui sacrifie les intérêts des travailleurs et du peuple en laissant perdurer les grèves dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la justice;

En conséquence, la COSI Bénin, la CSTB et l’UNSTB rendent le gouvernement béninois seul responsable des déconvenues qui découleront de son entêtement à ne pas satisfaire les revendications des travailleurs dans le cadre d’un dialogue social franc et sincère •

. Cotonou, le 07 Mai 2018

2 réponses

  1. Avatar de Peter
    Peter

    Ils se sont enfin rendus compte que leur mouvement de jusqu’au-boutisme était devenu une coquille vide de substances. Ils ne déposent aucunes armes, ce sont des généraux ayant capitulés. L’humilité serait plutôt de le reconnaître

  2. Avatar de Agadjavidjidji
    Agadjavidjidji

    Rendre les armes comme de tristes lâches après avoir fait perdre 1/3 de toute l’annee civile à l’Ecole et même à la production nationale dans sa globalité….
    La décision de la Cour Constitutionnelle nODCC18-01 du 18 janvier 2018 une fois intervenue etait à elle suffisante pour ne pas persister dans le jusqu’au boutisme. On aurait ainsi epargné le pays de 4 mois de tensions pour rien.
    Les Centrales ont beau enrober tout ceci dans une rhétorique d’autoglorification. La réalité est que ces mouvements se sont soldés par un cinglant revers qui laissera un precedent pas du tout agreable au passif du syndicalisme au Benin. La greve est l’arme utile dans l’arsenal de la lutte syndicale mais à force de la brandir pour un oui ou pour un non, on a fini par la vider de sa substance. Desormais, elle ne fait plus peur à l’employeur et c’est là tout le danger pour les travailleurs. Ils sont desormais sans defense.
    La decence aurait recommandé que tous ces secretaires generaux rendent le tablier à l’instar de generaux ayant conduit leurs troupes dans les tourmentes de l’abime.

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