Sur invitation du Pape François, le Président Patrice Talon a effectué une visite officielle au Vatican du 16 au 19 mai dernier. Au nombre des sujets débattus avec le Saint Père, figurait en bonne place l’affaire Eglise de Gbanamè.Nul n’ignore que l’Eglise catholique de Jésus Christ de Gbanamè, a toujours défrayé la chronique depuis sa création au Bénin. Ses agissements dans le pays ne sont pas du goût de l’Eglise catholique romaine. Mais la fin des tensions entre ces deux mouvements religieux n’est certainement pas pour demain, puisque Parfaite la fondatrice de l’Eglise de Gbanamè, s’est auto proclamée Dieu et ne veut rien lâcher. Le Président Patrice Talon a hérité de cette situation et n’apporte pas de solutions.
Cette visite est en réalité une convocation du Pape, pour s’expliquer sur les raisons de l’existence de l’église de Gbanamè sur le territoire béninois. Les deux personnalités ont évoqué l’affaire Gbanamè au cours de leurs échanges au Vatican. Les raisons du mécontentement du Pape François à l’égard de Patrice Talon sont multiples. Le Saint Père ne comprend pas pourquoi l’Eglise de Gbanamè peut récupérer les attributs de l’Eglise catholique romaine, pour célébrer son culte, alors que Parfaite a débauché des prêtres et autres responsables de l’église catholique romaine, nommés Pape, cardinaux, évêques, etc., sans être inquiétée sur le sol béninois.
Aussi, la fondatrice de l’Eglise catholique de Jésus Christ de Gbanamè, a-t-elle toujours tenu des propos violents à l’endroit des dignitaires de l’Eglise catholique romaine, sans que le gouvernement ne daigne la rappeler à l’ordre. Le Pape François n’arrive pas à comprendre le Président Talon, qui proclame sa foi catholique romaine sur tous les toits, mais qui garde un silence inquiétant sur les agissements peu responsables de Parfaite de l’église de Gbanamè. Pire, les fidèles de l’église de Gbanamè qui ont provoqué des échauffourées à Abomey n’ont jamais été sanctionnés pour leurs actes.
Au contraire, ce sont les forces de l’ordre qui avaient procédé à l’arrestation des fidèles de l’église de Gbanamè, qui ont été soumises à des sanctions sévères. De même, l’on a assisté à une mort collective à Porto-Novo et dans la vallée de l’Ouémé, suite à des pratiques rituelles ordonnées par Daagbo de l’église de Gbanamè. Des affaires qui ne connaissent toujours pas de dénouement au tribunal de Porto-Novo.
Talon dans l’embarras face à Parfaite de Gbanamè
Sous l’ancien régime, Yayi Boni avait ouvertement menacé de fermeture de cette église qui a réussi à récupérer une grande partie des fidèles de l’Eglise catholique romaine. L’on a l’impression que le gouvernement actuel protège l’église de Gbanamè malgré toutes les dérives qu’elle orchestre dans le pays. L’on sait quand même que le rapprochement entre Parfaite et l’équipe de campagne de Patrice Talon pour l’élection présidentielle de 2016, a beaucoup contribué à ce que le dieu de Gbanamè soit à l’abri des poursuites dans le pays.
A sa sortie de l’audience avec le Pape François, le Président Talon a déclaré que le Bénin est un Etat laïc, où les trois (03) religions à savoir le christianisme, l’animisme et l’islam cohabitent en harmonie. Or, sur le plan religieux l’harmonie n’est pas toujours la chose la mieux partagée. Il n’a pas convaincu les béninois, car les agressions commises par les adeptes de Gbanamè sont légion.
Une violation flagrante des lois en vigueur au Bénin, qui préconisent la paix et la concorde entre les communautés et entre les religions. Le chef de l’Etat a du mal à rassurer l’Eglise catholique romaine, de ce qu’il n’a aucune accointance avec l’Eglise catholique Jésus Christ de Gbanamè.
Sinon, pourquoi ne peut-il pas dire à Parfaite de changer d’attitude et d’attributs religieux, au lieu de laisser son église se confondre à celle de l’Eglise catholique romaine ? Et au-delà de tout ceci, le Président Talon aura-il le courage de dire des vérités à Parfaite de Gbanamè, étant donné que les fidèles de cette église constituent un vivier électoral pour les échéances à venir ?
Laisser un commentaire