Bénin : La responsabilité des professionnels des médias dans l’aliénation de la presse

La presse est un secteur particulier, dont la gestion nécessite une responsabilité et une vision. Si la presse au Bénin est en difficulté, la responsabilité incombe en grande partie aux hommes des médias, surtout les patrons de presse.Depuis l’avènement du renouveau démocratique, la presse est devenue le baromètre de la démocratie. Les organes de presse créés à travers le pays, ont réussi à s’imposer à tous les acteurs de la vie civile et politique, comme étant des vecteurs d’information et de sensibilisation du peuple.

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Mais, il se fait que plusieurs de ceux qui dirigent les associations de médias, ont dégradé l’image de la corporation. Ils n’hésitent pas à porter les insuffisances et les tares de la profession sur la place publique, lors de leurs interventions dans les médias. Ainsi, beaucoup de personnes ont cessé de considérer les hommes des médias dans la société. Ils sont pris pour des nécessiteux qu’il faut contenter avec des miettes. Or, c’est un métier noble.

L’autre volet de la question, c’est que les patrons de presse n’ont pas pris la mesure de leur responsabilité vis-à-vis de leurs organes et de leurs employés. Les médias créés devraient permettre aux agents de vivre pleinement de leur métier. Oui, le journalisme est un métier comme tout autre. Mais certains promoteurs ne pensent qu’à eux-mêmes, et ne cherchent pas à améliorer les conditions de vie et de travail de leurs employés. Ils ont suffisamment engrangé de ressources ces vingt (20) dernières années, mais n’ont pas été capables de mettre à l’abri des petits besoins le personnel qu’ils emploient.

De ce fait, certains journalistes ne bénéficient pas de salaires mensuels pour le métier qu’ils exercent, ni de situation professionnelle pouvant leur permettre d’assurer leur avenir. Le souci de la plupart des patrons de presse, c’est de parvenir à renouveler leur parc automobile, à multiplier les maisons et les maîtresses, pour s’offrir luxe et opulence. Les employés sont abandonnés à eux-mêmes et doivent se débrouiller pour joindre les deux bouts.

Toutes les initiatives pour améliorer les conditions de vie des journalistes sont vouées à l’échec, parce que cela n’arrangera pas les promoteurs de presse. La convention collective plusieurs fois modifiée, n’a jamais comblé les attentes des journalistes. Les patrons de presse ne cherchent pas à unir leurs forces pour créer de grands groupes de presse pouvant assurer une pérennité des médias et la vie de leurs employés. Ils manquent cruellement de vision. L’Etat a, dans le passé, financé la mise en place d’une messagerie de la presse qui devrait avoir pour mission d’assurer la distribution des journaux sur toute l’étendue du territoire national.

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Malheureusement, ceux qui avaient la charge de cette structure, ont tout fait pour étouffer sa création. Les fonds ont été impunément dilapidés, et les responsables de cette gabegie sont aujourd’hui les donneurs de leçons dans la presse. A cette allure, comment la presse peut-elle connaitre un essor au Bénin si certains patrons au lieu de réfléchir sur son avenir, se retrouvent à la fin de chaque semaine autour de bouteilles d’alcool et des railleries ?

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