L’immixtion du gouvernement dans l’affaire Atao, viole le principe de séparation des pouvoirs au Bénin. Sous le Président Patrice Talon, l’exécutif peut faire sa loi et décider de jeter en prison un citoyen même s’il est député, en violation de la procédure judiciaire. On privilégie le droit de la force à la force du droit, comme cela se fait dans les régimes dictatoriaux.
Les déclarations du ministre de la Justice Joseph Djogbénou, le prouvent. Il a clairement affirmé que le mandat d’arrêt décerné contre le député Atao Hinnouho sera exécuté, malgré la décision du juge des libertés de le libérer à cause de son statut de député. Donc, ce dernier doit aller en prison parce que c’est le chef de l’Etat et son gouvernement qui le désirent. Il y a quelques jours, l’homme d’affaires Séfou Fagbohoun a failli lui aussi être jeté en prison par le procureur du tribunal de deuxième classe de Pobè, alors qu’il a été libéré sous convocation par le juge d’instruction dans le litige domanial dans lequel il est cité. On peut se foutre de la justice pour incarcérer qui l’on veut, sous le régime de la Rupture.
Pour le moment, aucun parti politique ne réagit contre les abus du pouvoir du chef de l’Etat à travers son immixtion dans les affaires de la justice. Même l’Assemblée nationale ne s’est pas encore prononcée sur la question. C’est sans savoir qu’un régime dictatorial est comme un fauve qu’on élève chez soi. Un jour viendra où il s’attaquera à son maître. Qu’on ne soit pas étonné de voir un jour le régime de la Rupture mettre la main sur des députés de la majorité présidentielle, pour des opinions qui n’auraient pas plu au Président Patrice Talon. Quid des citoyens lambda dans ces conditions ! C’est un pouvoir qui nourrit certainement l’ambition de vouloir décider de la vie ou de la mort des citoyens. Le peuple Béninois est en face d’un rouleau compresseur qui veut instaurer la pensée unique… Restons éveillés
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