Il a fallu prendre part à l’audience d’hier mercredi 27 juin 2018 consacrée aux plaidoiries des parties, pour mieux cerner ce dossier qui jusqu’ici était servi à l’opinion avec opacité, manipulation et économie de vérité.Les plaidoiries de la défense ont permis à l’assistance de comprendre les points ombrageux de cette affaire tonitruante. Que de révélations entendues hier au tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Les plaidoiries de la défense ont éclairé l’assistance sur ce qui apparaissait comme une vérité établie. Déjà sur le rapport de la commission bancaire de l’Uemoa qui n’a pas été produit à la défense sous le prétexte de la confidentialité, Me Robert Dossou a produit des dispositions de cette commission qui prévoit que la confidentialité soit levée lorsqu’il est question de procès. Ce qui n’a pas été le cas.
C’est donc sur la base d’un rapport fantôme que les accusations du conseil des ministres ont été produites, s’exclamaient des avocats au prétoire. Sur le placement de dépôts à terme par la Cnss auprès des banques, la défense a révélé que c’est au total trois cents (300) milliards Fcfa qui ont été répartis. Ainsi sur les 300 milliards placés, seuls 16 milliards ont été placés à la Bibe. Pourtant, l’évocation de cette affaire donnait l’impression que c’est le budget entier de la Cnss qui a été placé auprès de la Bibe.
C’est dire que deux cent quatre-vingt six (286) milliards ont été placés auprès des autres banques béninoises. La défense a aussi démontré que l’argent placé auprès de la Bibe n’est pas hypothéqué, mais qu’il peut être récupéré lorsque le terme des dépôts sera arrivé. Il y avait donc dans la présentation des faits depuis le conseil des ministres, l’idée de livrer à la vindicte populaire les administrateurs de la Cnss.
Laurent Mètongnon n’a pas décidé seul
L’autre éclairage porte sur la procédure de délibération au sein du conseil d’administration de la Cnss. L’accusation et avant elle le conseil des ministres, a laissé croire que c’est le président du conseil d’administration, Laurent Mètongnon, qui a décidé de revoir à la hausse le montant des placements. Pourtant, les avocats de la défense révèlent que les décisions au sein du conseil d’administration dont les membres étaient passés de 9 à 6, se prenaient à l’unanimité. On ne peut donc pas dire que c’est Laurent Mètongnon qui a décidé tout seul de relever le montant à placer. Et c’est cet argument qui fait tomber l’accusation d’abus d’autorité.
La défense a aussi démontré que le témoignage de Romain Boco, ne provient pas de lui-même, mais des personnes externes au procès. La défense a rappelé que ce dernier a avoué à la barre qu’il était dans ses champs lorsque son téléphone a sonné pour lui demander de venir faire un témoignage dans le cadre d’un procès. La défense a aussi rappelé au juge les propos de ce même témoin qui confessait avoir reçu de la police, la liste des noms des personnes et des montants qu’il devrait déclarer.
C’est pour cela que la défense a rappelé au juge les contradictions décelables entre les montants cités lors de sa déposition à la police et ceux devant la barre, prétextant parfois l’oubli. La défense a démontré au procureur que c’est sur la base des accusations pour lesquelles les preuves n’ont pas pu être produites que les mis en cause sont en détention depuis sept mois
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