C’est une orientation de cette affaire qui peut paraître curieuse, mais qui tient pourtant la route lorsqu’on suit assidûment le raisonnement de Me Ibrahim salami et d’autres avocats de la défense.Me Ibrahim Salami au cours de ce procès a attiré l’attention du juge sur le fait que le témoin à charge, Romain Boco, a reconnu tout au long du procès avoir fait un décaissement de 71 millions Fcfa. De l’argent qui appartient à la Bibe. Il y a une constance sur le fait que cet argent décaissé était en sa possession. Mais il n y a pas de preuves que l’argent parti de la caisse et à lui confié, a été remis aux prétendus destinataires qu’il a présenté. Une démonstration que lui emprunte aussi Me Alfred Bocovo qui soutient que la manipulation de l’argent de la banque est soumise à des exigences de comptabilité. Ce qui implique des documents comptables.
C’est dire que si le désintéressement des apporteurs d’affaires est une pratique de la banque et qu’une ligne budgétaire soit prévue pour cela, il reste que la gestion de ses sous est soumise à la production des papiers comptables. Me Alfred Bocovo s’étonne de ce que le témoin à charge ait pu repartir ces sommes d’argent sans la moindre décharge.
Plus incompréhension encore lorsqu’il évoque le cas des administrateurs de la Cnss à qui il aurait remis de l’argent par l’entremise d’un intermédiaire. Cet intermédiaire a affirmé plusieurs fois n’avoir jamais rien reçu de l’argent pour remettre à qui que ce soit. On en serait pas là, si Romain Boco, par ailleurs ancien directeur de la Bibe, avait avec lui des décharges qui attestent que les sommes qu’il prétend avoir distribués l’ont vraiment été.
C’est pour cela que Me Robert Dossou a avancé la thèse de la rétention de cette somme de 71 millions par Romain Boco lui-même. C’est aussi la conclusion à laquelle aboutit Me Ibrahim Salami qui s’étonne de ce que le tribunal encore moins les avocats de la Bibe n’ont pas voulu savoir ce que Romain Boco a fait de l’argent décaissé dès lors qu’il n’a pas rapporté les preuves à la banque qui prouvent qu’il a effectivement distribué cet argent.
A moins que la logique des avocats de la Bibe ait été seulement d’enfoncer par tous les moyens les accusés, une attention serait accordée à l’usage réel que Romain Boco a fait des 71 millions décaissés à la Bibe. C’est cet aspect du raisonnement que Me Ibrahim a appelé : « l’affaire Bibe contre la Bibe ».
Laisser un commentaire