Pour une seconde fois, le projet de révision de la constitution s’est soldé par l’échec au parlement. Si pour la première tentative, c’est à la première étape du vote de prise en considération que le processus s’était arrêté, cette fois c’est au niveau de l’adoption du texte final que l’opposition parlementaire a usé de son droit de véto.Ce second échec de la révision de la constitution doit faire réfléchir aussi bien les députés du bloc de la majorité parlementaire que le gouvernement lui-même. Pour les premiers, il est question pour eux de comprendre que la détention de la majorité au parlement n’est pas la garantie du succès à toutes les initiatives législatives. Les députés du Bmp devraient apprendre à rendre leurs propositions attractives et dénuées de suspicions. Si les initiateurs de ce projet de loi avait procédé par l’organisation d’un débat public, cela aurait eu pour conséquence d’écouter différents sons de cloche sur le sujet. Les initiateurs du projet auraient ainsi adapté le contenu du projet aux critiques et suggestions qui naîtraient du débat public.
Avec l’intervention des universitaires et des acteurs politiques assermentés, ce serait un texte consensuel que ces derniers auraient proposé au parlement. Avec la particularité que ce texte soit le produit d’un consensus. Mais penser s’appuyer sur la majorité et tenter un passage en force, a été préjudiciable pour les initiateurs qui à moins d’un an des élections législatives enregistrent une deuxième déculottée.
Quant au gouvernement qui soutenait ce projet d’amendement de la constitution, il aurait pu tirer des leçons du premier échec de la révision de la constitution d’avril 2017. Il aurait conseillé aux initiateurs une approche de sensibilisation et d’implication de l’ensemble de la population à la réflexion. Il se dégage avec cette deuxième victoire des députés de la minorité parlementaire, une plus grande sympathie des populations à leur endroit. Eux qui sont désormais présentés comme des sauveurs du peuple.
A huit mois des législatives, les députés du Bmp devront trouver de meilleures approches pour regagner la sympathie des populations. Il s’agira pour eux de réussir à extirper de la conscience collective l’idée très répandue à tort ou à raison que les députés de la majorité parlementaire ne représentent plus le peuple.
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