Joints au téléphone par la radio nationale , les députés Abdoulaye Gounou et Guy Mitokpè se sont prononcés sur les nouveautés de la proposition de loi portant code électoral au Bénin. Il s’agit notamment de la caution pour la présidentielle fixée à 250 millions de FCA et la perte du statut d’ex chef d’Etat pour les anciens présidents candidats à la députation. L’He Abdoulaye Gounou a expliqué les raisons qui ont motivé la commission des lois à rehausser la caution des candidats pour la présidentielle. A l’en croire, le plafond des dépenses de campagne remboursables est fixé à 2 milliards et demi depuis environ 10 ans par le code électoral actuel. « Pourquoi voulez-vous qu’on cautionne 2 milliards et demi par 15 millions » lance-t-il à l’endroit du journaliste. De plus, il y a aujourd’hui un système de financement des partis par l’Etat, fait-il remarquer. Son avis n’est pas partagé par le député de la minorité parlementaire Guy Mitokpè.
Pour l’opposant, l’augmentation de cette caution est exagérée. « Sous aucun cieux on ne constate une telle augmentation pharaonique parce que, passer de 15 millions à 250 millions ça fait un peu plus de 1666% d’augmentation » fait-il observer.
On ne gère pas la République comme un casino
Selon l’Honorable, on ne peut pas seulement confier la tâche de président aux riches. « Il n’y a pas que les riches qui sont intelligents » martèle le député qui pense que la République ne gère pas comme un casino. « Il faut se mettre dans la posture d’une personne qui va conserver les acquis majeurs de la conférence des forces vives de la nation » conclut-il sur le sujet. L’autre innovation de la proposition de loi, c’est cette disposition qui dépouille les anciens présidents des avantages liés à leur statut quand ils se portent candidats à la députation.
Pour le député BMP Abdoulaye Gounou, cette mesure se justifie pleinement parce qu’il y a une loi qui accorde aux anciens présidents un certain nombre d’avantages notamment les gardes du corps, les véhicules , un salaire etc. De son point de vue, « il est anormal que quelqu’un dise qu’il est candidat et vouloir garder tout ça ». En plus, un ancien président ne se met pas dans le jeu politique n’importe comment parce qu’il a l’obligation de réserve.
La loi doit être impersonnelle
L’argumentaire de l’He Gounou est balayé du revers de la main par Guy Mitokpè. Selon cet opposant au régime Talon, la loi doit être impersonnelle. « On ne peut pas tailler une loi pour empêcher un ancien président de la république d’être candidat » a t-il déclaré. Il pense que ses collègues d’en face devraient s’empêcher d’animer les querelles de personnes. « Nous devons chercher à rentrer dans les normes de la démocratie. Je suis pour la défense des valeurs républicaines. Je ne suis pas dans les querelles de personnes » a-t-il ajouté . Le député promet de combattre ces lois qui visent des personnes comme il l’a toujours fait sous l’ancien régime.
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