Dans une décision rendue il y a quelques semaines, la Haute autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication a suspendu le quotidien Béninois La Nouvelle Tribune jusqu’à nouvel ordre. Vincent Foly, le directeur de publication de ce journal a tenu cet après-midi une conférence de presse au chant d’oiseau à Cotonou pour s’exprimer sur cette sentence. C’était en présence des personnalités comme Me Robert Dossou, Réné Ahouansou, Victor Topanou, Valentin Djènontin et Eugène Azatassou. Après les mesures conservatoires prises contre son journal par le président de la HAAC, Vincent Foly indique qu’il a fallu que deux mois s’écoulent avant que les conseillers ne daignent l’auditionner .Ce qui n’est pas normal de son point de vue. Avant qu’il ne soit même auditionné, il est passé devant la commission de la déontologie de l’organe de régulation.
A l’en croire, les discussions ont été chaudes entre le président de cette commission et lui puisqu’il a essayé de lui faire comprendre que les extraits d’articles jugés offensants pour le chef de l’Etat ont été tirés de leurs contextes. Après l’avoir écouté, la commission a produit son rapport et la HAAC a attendu une dizaine de jours avant de convoquer l’audition. Au cours de cette audition, le dp du journal La Nouvelle Tribune dit avoir subi une extorsion d’aveux. Il a présenté ses excuses au chef de l’Etat, aux conseillers de la HAAC et au président de l’institution, pensant que la sanction contre son journal allait être levée. Mais à sa grande surprise, la HAAC a pris une décision pour interdire la parution son journal jusqu’à nouvel ordre. Pour lui, l’audition était une session d’humiliation.
Vincent Foly a par ailleurs attaqué la décision de la HAAC qui est de son point de vue inique et arbitraire. L’organe de régulation n’est pas fondé à suspendre un journal jusqu’à nouvel ordre indique le dp de La Nouvelle Tribune. Pour finir ses propos, Vincent Foly a évoqué le redressement fiscal dont son journal fait l’objet. A l’en croire, il devrait payer 12 millions au fisc. Il s’est donc entendu avec les autorités pour régler la facture progressivement. C’est ainsi qu’une somme de 2 millions a été payée au fisc par le journal. Mais , il y a quelques semaines, le conférencier dit avoir reçu une lettre de la direction des impôts qui lui demandait de rembourser le reste des 10 millions sous huitaine.
Selon le conférencier cette « dénonciation d’engagement » n’est pas anodine. Le président de la République n’aurait pas apprécié un titre du journal sur l’interview qu’il a accordé aux médias français il y a quelques mois . Il fait par ailleurs remarquer que les comptes bancaires du journal sont fermés depuis lors.
La HAAC n’est pas un organe de répression
Le conférencier a ensuite passé la parole à Me Robert Dossou. Pour l’ancien président de la Cour constitutionnelle, la HAAC « est là pour garantir l’indépendance des journalistes. Ce n’est pas un organe de répression ». Il fustige aussi les mesures conservatoires prises contre le journal. Pour lui, elles violent le principe du contradictoire. L’avocat a pour finir indiqué que les dirigeants doivent être porteurs de valeurs ». Dans le cas contraire, la fonction qu’ils incarnent n’aura pas un objectif d’élévation. Elle sera socialement inutile.
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