Au Bénin, certains acteurs politiques trouvent que la loi sur la charte des partis politiques de même que le code électoral en processus d’adoption au parlement sont des lois d’ exclusion. Ils estiment que les dispositions contenues dans ces lois visent à exclure certains acteurs du jeu politique. Ils en appellent au sens du patriotisme des députés afin que ces derniers puissent se rattraper et sauver les meubles. Que ce soit l’honorable Guy Mitokpe, député membre de la minorité parlementaire que ce soit Philippe Noudjènoumè, 1er secrétaire du parti communiste du Bénin ou encore Léonce Houngbadji, président du parti de la libération du peuple, les récriminations sont identiques empruntant des termes différents.
Tous s’il étonnent que ce soient à six mois des élections législatives que les députés ont jugé opportun de revoir le code électoral et la charte des parties politiques. Cette proximité de ces réformes avec la prochaine échéance électorale de 2019 fait penser que le moment choisi par les initiateurs de ces deux lois n’est pas anodin. Surtout lorsqu’on décele les dispositions desdites lois qui créent l’exclusion. Pour Philippe Noudjènoumè comme pour les autres, il y a certainement derrière ces dispositions l’idée d’écarter certains acteurs non seulement de l’animation du jeu politique que du processus électoral dans l’ensemble.
Il affirme que pour aller aux élections, le parti politique doit d’abord exister. C’est en cela qu’il trouve une mécanique ingénieuse des indicateurs de ces deux lois à quelques mois des élections. Les conditions requises pour créer un parti politique sont à ses yeux irréalistes du moins pour les six mois qui séparent des élections législatives. Réunir les 1155 membres fondateurs dont 15 par commune en plus des onze millions à rassembler l’établissement des dossiers de chaque membre fondateur ne sera pas chose aisée pour les personnes modestes qui veulent se regrouper au sein d’un parti politique. Pis, même les partis existant ont six mois juste la période qui séparent des élections pour se conformer aux mêmes dispositions. C’est dire que dès février 2019, juste au début de la campagne électorale des élections municipales, le biotope politique connaîtra plutôt les actions de fermeture des sièges des partis politiques. A quoi pourra ressembler une telle ambiance en période électorale et même si cela s était en période non électorale, comment des partis historiques pourraient-ils se voir contraints à quitter la scène politique ? Qu’en sera-t-il des cas du parti social démocrate, Psd et la Renaissance du Bénin, Rb qui sont en procès au tribunal?
Il s’agit là d’autant de points d’incertitude et de zones d’ombre que laisse la loi sur la charte des partis politiques. Au point de se demander si les députés qui ont voté une telle loi ne se sont pas souciés de recueillir des points de vue des différents acteurs avant son adoption. C’est pourquoi au nom de la préservation de la paix, la communauté internationale fait prévaloir le droit d’ingérence pour aller s’assurer dans certains pays que le déroulement des élections ne va plonger le pays dans le chaos. La question électorale est donc capitale, c’est une espèce de poudrière qu’aucun député ni acteur politique qui aime son pays ne saurait traiter avec légèreté ou fantaisie.
Partout où doivent se tenir des élections, l’un des critères que la communauté observe particulièrement se rapporte au caractère universel de l’élection. Question de s’assurer que la loi électorale n est pas une loi qui exclut certains acteurs. Autrement dit que ladite loi n’est pas taillée sur mesure. Car l’exclusion entraîne des frustrations et des frustrations peuvent naître des situations incontrôlables. Il est donc impérieux dans un tel contexte que les députés ne soient des pyromanes, en rattrapant leurs erreurs. Cela s’est déjà passé aux seins de quelques parlements africains qu’une loi soit adoptée et promulguée mais que les parlementaires ont de l’ intérêt supérieur ont accepté de revenir sur la loi. S’étant rendus compte des conséquences qu’une telle loi aurait pu causer. De la même manière, les acteurs politiques interpellent les députés du Bmp de ces deux lois polémiques, pour sauver les meubles pendant qu’il est encore temps.
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