Réunis hier, jeudi 20 septembre 2018 au parlement, les députés n’ont pas pu voter leur budget pour la gestion 2019.Les débats au début de la plénière consacrée à l’examen de l’avant-projet du budget de l’institution ont exposé une divergence même au sein de la majorité présidentielle. Pour certains députés notamment du BMP dont Barthélemy Kassa, Edmond Zinsou, Bonaventure Natondé Aké et Orden Alladatin, l’avant-projet budgétaire 2019 d’un montant de 27.987.186.403 F Cfa contre 14.056.442.591 F Cfa pour le budget prévisionnel de 2018 en cours ne tient pas compte de la situation économique du pays et des restrictions souhaitées par le ministre de l’économie et des finances.
« En tant que représentants du peuple, nous devrons également apprendre à serrer les ceintures avant de l’exiger des populations », exhorte le député Edmond Zinsou. La réaction du premier questeur de l’Assemblée nationale, Valentin Aditi Houdé, membre du BMP n’a pas tardé. « Chaque fois que vous prenez la parole c’est pour dire, il faut serrer la ceinture ; le gouvernement n’a pas les moyens. Vous êtes béninois plus que qui ?» a-t-il répondu.
Pour lui, ses collègues confondent le soutien au président de la République et l’examen du budget de leur institution. «Si je me retrouve dans le camp de la mouvance et que je dois pour des raisons inavouées assurer la défendre aveuglément de mon équipe, ce n’est pas de ça il s’agit. Nous ne sommes pas venus ici pour défendre Talon ni le ministre des finances. » a-t-il martelé.
Dans ce débat, le premier Vice-président de l’Assemblée nationale, Eric Houndété, invite au respect de l’Institution. «La démocratie de notre pays a besoin d’être protégée à travers le respect de l’Assemblée Nationale. Il faut arrêter ce cinéma…Notre Assemblée a coulé. Notre Assemblée a perdu la face. Le contrôle parlementaire est en chute libre » a-t-il plaidé.
Pour sa part, l’honorable Natondé Aké a conclu ses propos en soulignant que’«autonomie financière et ne veut pas dire indépendance financière» et que les dialogues doivent se poursuivre avec le ministre des finances avant qu’ils ne reviennent pour le vote du budget. En réaction à tout ceci, le Président de l’Assemblée nationale a reporté la plénière. « Je ne sais quel budget on va voter maintenant. Il y a le budget présenté par le questeur, il y a les observations de la commission des finances, il y a toutes les interventions de ce matin. Je vais reporter la séance.»
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