La gestion de Sacca Lafia à la tête du parti Union pour la Démocratie et la solidarité nationale (UDS) n’est pas du goût du Collectif des militants de base. Les membres disent ne pouvoir plus supporter la gestion personnalisée du président, le non-respect des textes et l’atteinte à la crédibilité du parti. « L’UDS vit une crise profonde dont personne ne peut présager l’issue » affirme le collectif. Dans une correspondance en date du 29 septembre 2018 dont notre rédaction a reçue copie, les cadres militants qui se réclament de la première heure de l’UDS, avouent ne plus reconnaître leur formation politique.
« Ce Parti dont le fonctionnement montrait des signes de rigueur ; Parti de militants convaincus et d’envergure nationale, où les militants payent des cotisations, reçoivent une formation.» rappellent-ils. Pour eux, « il y a à l’évidence aujourd’hui, un contraste saisissant entre l’UDS des pères fondateurs et celle d’aujourd’hui ». Ils dénoncent une conduite au gré des intérêts personnels du président et non de ceux du parti ; le mépris des textes fondamentaux du parti ; le manque de transparence dans la gestion des ressources ; etc.
«En lieu et place des réunions du Bureau Exécutif National (Ben), vous avez institué ce que vous appelez « réunions des cadres ». Cette trouvaille était devenue le substitut au fonctionnement des instances régulières et statutaires. Pendant ce temps, les structures de base sont abandonnées à elles-mêmes. De l’état de somnolence, ces structures sont passées à trépas dans presque toutes les régions de forte implantation. » écrivent les membres de ce collectif à leur président. Ils se sentent mal à l’aise dans un système, à en croire, de dépendance totale du choix d’un président qui ne consulte plus la base et lui aussi à la solde du Président Talon. «…Du fait de votre gestion personnalisée… nous sommes devenus une variable d’ajustement de sa politique. Il –Patrice Talon ndlr- dira, le moment opportun, là où nous iront combler les effectifs.» regrettent-ils. « Ceci est particulièrement insupportable pour des gens qui ont un passé militant » clament-t-ils.
Les réflexions du collectif, au-delà de rappeler ces choses à Sacca Lafia, visent à racheter le parti de la déchéance et faire revivre les valeurs d’une formation politique indépendante. Le collectif conseille au président d’organiser enfin un congrès ordinaire qu’il n’a pu organiser depuis des années, au lieu de continuer avec son système de clientélisme fondé sur un bureau passé de 21 à 11 et de faire un procès de rebellions à ceux qui s’opposent à sa gestion.
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