Une scène peu ordinaire s’est produite hier à l’hémicycle entre le porte-parole des députés de la minorité, Nouréni Atchadé et le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, qui lui a interdit de prendre la parole pour une déclaration à la tribune.« Je pense que c’est regrettable. A l’Assemblée nationale, la parole est reine et elle est libre. Je ne connais pas très bien les motivations de cette situation, mais je pense qu’il faut regretter ça… Si les députés de la minorité souhaitent s’exprimer sur une question, on doit leur donner la parole. Surtout lorsqu’ils la demandent et on la leur promet. Je souhaite que ça ne se répète pas ». Ainsi s’est exprimé hier, lors d’une interview que lui accordée la presse parlementaire, l’honorable Eric Houndété, Premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Pour lui, c’est une situation déplorable qui n’honore pas notre démocratie. Outre cette violation des principes sacro saints de l’institution parlementaire, ce qui vient encore aggraver la situation, c’est que c’est pour la toute première fois que le budget de l’Assemblée nationale est présenté en plénière sans être discuté, voté directement et sans explications de vote.
C’est le second motif qui a fait sortir des gonds, le premier vice-président de l’Assemblée nationale. Il est revenu de long en large sur les relations entre les institutions, la place et le rôle de chaque institution dans le fonctionnement du système politique béninois. « Ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale aujourd’hui est une vilaine mise en scène qui n’honore pas le parlement » a déploré l’honorable Eric Houndété avant de déclarer que le gouvernement a outrepassé ses prérogatives en adoptant le budget de l’Assemblée nationale.
L’honorable Eric Houndété est revenu sur la procédure à suivre par le parlement. Selon ses explications, si le gouvernement a réellement transmis le budget au parlement, donc l’Assemblée nationale se conforme à sa volonté et il n’y a pas match. Et dans le séquencement chronologique actuel, il est établi que c’est le gouvernement qui a fixé le budget de l’Assemblée nationale.
« Le constituant ne veut pas que l’Assemblée nationale soit l’appendice du gouvernement. Le constituant veut que, les parlementaires dans l’exercice de leurs prérogatives, ne dépendent pas du gouvernement. C’est pour ça que le parlement jouit d’une pleine autonomie…Les textes sont clairs, c’est que l’Assemblée nationale adopte son budget sur proposition de son président » a conclu le Pvp de l’Assemblée nationale.
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