Au Rwanda, le président Kagame a accepté la libération anticipée de deux opposants historiques au régime, Victoire Ingabire (emprisonnée depuis 2010) et Kizito Mihigo (emprisonné depuis 2015).Surprise au Rwanda où Paul Kagame a accepté la libération anticipée de Victoire Ingabire, femme politique et opposante à l’actuel chef de l’État, emprisonnée depuis 2010. En effet, après avoir passé près d’une quinzaine d’années aux Pays-Bas, cette dernière a décidé de rentrer au Rwanda, cependant peu après son arrivée, cette dernière a provoqué un véritable tollé, la faute notamment à ses déclarations tenues au Mémorial de Gisozi, à Kigali.
Au cours de cette intervention, celle-ci n’a pas hésité à comparer le génocide contre les Tutsi de 1994 aux tueries perpétrées par l’armée rwandaise à l’encontre de la communauté Hutu. Un discours tranchant et vif qui est d’ailleurs passible de poursuites.
Emprisonnée depuis 2010, Victoire Ingabire est désormais libre
Quelques mois plus tard, cette dernière était ensuite poursuivie pour avoir mis sur pied une rébellion dont l’objectif était le renversement du régime. Une situation compliquée à gérer pour celle qui souhaitait également défier Paul Kagame à l’occasion des présidentielles de 2010.
Cependant, celle-ci n’a pu mener à bien son projet à cause des poursuites judiciaires entamées à son encontre. Une tentative de manipulation et de museler l’opposante, favorable à l’ancien régime, selon certains. Finalement emprisonnée dès 2010, cette dernière écopera d’une peine de 15 ans en 2015 pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre, minimisation du génocide de 1994 et propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence »
2.138 personnes, concernées par cette décision
Cependant, et de manière assez surprenante, Paul Kagame a décidé de lui accorder une remise de peine. Résultat, cette dernière a été libérée à la suite d’une décision survenue le 14 septembre dernier à l’occasion d’un Conseil des ministres. Ainsi, celle qui se fait surnommer la « Aung San Suu Kyi » rwandaise et 2.138 autres opposants ont obtenu la grâce présidentielle. Une information confirmée par le ministère rwandais de la justice via un communiqué de presse.
Kizito Mihigo, 37 ans, est également concerné par cette mesure. Chanteur liturgique ayant travaillé sur le nouvel hymne rwandaise devenu prisonnier emblématique, Mihigo a été condamné à 10 ans de prison en 2015 après qu’un de ses textes ait, lui aussi, comparé le génocide rwandais de 94 ans et les actes commis à l’encontre de la communauté Hutu. Reconnu coupable de « conspiration contre le gouvernement », ce dernier a effectué plusieurs demandes de remise de peine avant que celle-ci ne lui soit finalement accordée.
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