En quelques jours, la toile béninoise aura réussi à faire ce que certains politiciens n’ont, jusque-là, pas réussi : pousser le président béninois Patrice Talon à changer d’avis; est-ce le début d’une nouvelle ère? Décryptage.Nul ne l’aurait parié il y a quelques semaines. Le président Patrice Talon a décidé de revenir sur une mesure que son gouvernement avait pourtant mis en place sans aucun ménagement tout en faisant fi des remarques des professionnels du secteur. La taxe voulue et imposée sur les réseaux sociaux a été en un tour de bras remis en cause par le président béninois, qui semble-t-il veut revenir avec des propositions plus adéquates.
Mais derrière cette décision que certains présentent comme une sagesse de la part du président béninois, il y a, d’abord et avant tout, un forcing exceptionnel réussi par la jeunesse béninoise sur la toile, appuyée par des personnalités politiques, économiques et de la société civile. En effet, le mouvement #TaxePasMesMo qui apparaîssait comme un mouvement isolé a pris une toute autre tournure dès la mise en place effective de la taxe. Une tournure que le gouvernement n’a pas su contrôler vu la colère des jeunes, parmi lesquels on pouvait compter de nombreux blogueurs, des entrepreneurs, des acteurs de la société civile pour qui « les réseaux sociaux ne sont pas qu’un lieu de critiques contre le gouvernement » comme l’avait laissé entendre le ministre Wadagni.
Le ministre Wadagni désavoué
Qu’il vous souvienne que, pour annoncer cette taxe, le ministre des finances avait fait une petite blague sur ceux qui critiquent le gouvernement sur la toile. Il avait également clairement apporté son soutien à la taxe en question. La reculade du président Patrice Talon représente ainsi un véritable désavoeu pour le ministre béninois de l’économie Romuald Wadagni.
Toujours est-il que cette déferlante du web contre le gouvernement béninois aura permis à la jeunesse de défendre un des nouveaux acquis de la liberté : le droit à un accès équitable et juste à internet, que ce soit sur les réseaux sociaux que sur les sites jugés plus sérieux par une frange de politiciens. Et si, par hasard, il arrivait que certains pensent que c’est en taxant la population qu’ils arriveront à récupérer les frais perdus par les opérateurs, ils se rappeleront de ce mouvement de la toile béninoise qui fera date!
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