L’exposition « Hier, aujourd’hui, demain » organisée du 11 au 29 septembre 2018 à Paris par la Galerie Vallois sur les « Egungun » -culte de revenant- a suscité la polémique au Bénin à cause d’une image qui montrait le célèbre plasticien béninois Dominique Zinkpè en ‘’exposition itinérante avec un « Egungun » ’’. De retour au pays, l’artiste clarifie. Dominique Zinkpè en position de guide communément appelé ‘’malio’’ devant un « Egungun » dans un spectacle déambulatoire dans les rues de la capitale française. C’est l’information renvoyée au Bénin par cette image qui a circulé sur les réseaux sociaux. L’image a été objet de débats ; certains acteurs culturels ont écrit pour dénoncer une profanation du culte « Egungun » à Paris par l’artiste. Mais tout ceci, n’est qu’une fausse interprétation selon Dominique Zinkpè.
Dans une interview qu’il a accordé au quotidien béninois le Mutateur, l’artiste avoue qu’il comprend certes, la réaction de ses compatriotes parce que l’image est expressive, mais souligne qu’il y a eu un décryptage erroné de ladite image. « Il me semble qu’il y a une vraie mauvaise interprétation de l’histoire, comme si Zinkpè s’était permis de prendre les ’’Egungun » et de les emmener à Paris pour les faire déambuler dans la rue. » confie-t-il.
A l’en croire, c’est une erreur d’interprétation à la fois sur l’auteur de l’œuvre, les circonstances du spectacle et l’œuvre en elle-même. D’après ses explications, il n’est pas l’auteur de ce spectacle déambulatoire. Il rappelle qu’il était à cette exposition collective organisée par la Galerie Vallois avec des artistes d’autres nationalités et un jeune béninois bien connu dans la confection de costumes pour ses créations artistiques. C’est ce dernier, qui a décidé de confectionner un costume de « Egungun », le porter pour déambuler à cette exposition. Sur le visuel de l’expo publié sur le site de la Galerie Vallois, on comprend qu’il s’agit bien du Prince Toffa.
Si Zinkpè s’est retrouvé sur l’image, c’était juste par solidarité à un compatriote. « Il –le jeune artiste- devait se retrouver dans la rue de la Galerie pour marcher. Pour ceux qui connaissent Paris, ils peuvent imaginer la scène : tout le monde prenait des photos, l’artiste avait du mal à se déplacer. Alors, moi, je ne pouvais pas le laisser ainsi. Je ne pouvais pas laisser un frère béninois, artiste, déambuler dans les rues de Paris, tout seul. Par solidarité, de façon spontanée, j’ai décidé de l’aider, de l’accompagner. C’est mon péché. » rapporte Dominique Zinkpè.
Au-delà, l’œuvre au fond, n’est pas réellement un costume de « Egungun » mais en est une inspiration. « Il faut agrandir la photo concernée pour voir s’il s’agit de l’image réelle d’ ’’Egungun’’. L’artiste s’est inspiré des costumes d’ ’’Egungun’’ pour réaliser son œuvre. Son costume est fait avec des matériaux de récupération. » précise Zinkpè.
Ceci, dit-il, pas dans le sens de la profanation de la culture béninoise, mais plutôt pour lui donner une bonne visibilité, une bonne lecture. « J’ai toujours défendu nos cultures contemporaines et endogènes, pour leur donner une grande valeur, aussi bien au Bénin qu’à l’extérieur » rappelle le directeur du complexe artistique et culturel «Le Centre » de Lobozounkpa. Il laisse le soin aux hauts dignitaires du culte « Egungun » de faire au besoin, des recherches s’il y a toujours des doutes sur cette image.
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