Reçu ce dimanche 21 octobre 2018 dans l’émission « Sans langue de bois » de Soleil Fm au Bénin, le député Guy Mitokpè dénonce que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) est l’un des instruments politiques que le régime en place au Bénin s’est donnés pour arracher aux Béninois la liberté puis décapiter l’opposition.Comme l’indique son nom, la CRIET est vraiment une cour de répression mais il y a une omission dans l’appellation, selon l’honorable Guy Mitokpè. Pour le député de la minorité parlementaire au Bénin, on devrait ajouter « politique ». Autrement dire, « Cour de répression politique… ».
C’est d’ailleurs le but pour lequel cette nouvelle instance juridique a été créée selon le secrétaire général du parti Restaurer l’Espoir (RE) de Candide Azannaï. D’après lui, c’est surtout la répression politique avec le pouvoir donné au procureur de trier des dossiers au tribunal et les juger devant cette cour. Les autres dossiers autres que politiques, sont des trompes œil, selon le député. Il en veut pour preuve, entre autres, la condamnation jeudi dernier, du Président d’honneur du parti Union Sociale Libérale (USL), Sébastien Ajavon à 20 ans de prison ferme, une amende de 5 millions F Cfa et un mandat d’arrêt international. « C’est une condamnation politique » affirme Guy Mitokpè. Il cite également le cas de Komi Koutché -ex ministre des finances sous le président Boni Yayi– et de Valentin Djènontin Agossou -Secrétaire exécutif du bureau politique des Forces cauris pour un Bénin émergeant (FCBE)- poussés, estime-t-il, à l’exil.
Une stratégie du temps des tyrans
Mais de tout ceci, que ce soit le fonctionnement ou les décisions de la CRIET de même que les nouvelles lois sur le code électoral, le code pénal, la fonction publique, rien ne devrait surprendre, apprend le Sg de Restaurer l’Espoir. C’est une stratégie bien pensée qui a annoncé ses couleurs par la recomposition du Conseil suprême de la magistrature, entre autres. « Ce qui ce passe aujourd’hui n’est pas étonnant. La CRIET a été créée pour ça. Si l’Assemblée nationale est le bras droit, la CRIET est le bras gauche. C’est un instrument politique. C’est une opportunité pour le régime de mettre hors état de nuire, ceux qui ont le courage de parler » confie-t-il. La logique, c’est de fragiliser l’opposition. Il s’agit selon le député, d’empêcher le jeu ou la compétition politique de se dérouler parce que, à l’en croire, le régime Talon aurait reçu des informations crédibles selon lesquelles les sondages ne lui sont pas du tout favorables.
L’arme du régime, dénonce Guy Mitokpè, c’est la vassalisation de l’Assemblée nationale, l’épée de la radiation sur les magistrats, les impôts, la prison et l’exil pour ceux qui s’opposent à lui. C’est une stratégie qui a existé au temps des plus grands tyrans, dénonce Guy Mitokpè. « Ce qui se passe au Bénin n’est plus de la démocratie, c’est de la tyrannie » martèle-t-il.
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