Dans une interview accordée au quotidien de service public La Nation, Gilbert Togbonon, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) s’est prononcé sur l’infraction que constitue le blanchiment d’argent au Bénin .Gilbert Togbonon a d’abord défini ce que les textes de loi entendent par blanchiment d’argent. « Le blanchiment de capitaux, c’est la conversion ou le transfert de biens par toute personne qui sait ou qui aurait dû savoir que ces biens proviennent d’un crime ou d’un délit ou d’une participation à un crime ou délit, dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite desdits biens ou d’aider toute personne impliquée dans cette activité à s’échapper aux conséquences juridiques de ces biens » énonce-t-il. La dissimulation ou le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement ou de la disposition, du mouvement ou de la propriété réelle de biens ou de droits y relatifs , par toute personne qui sait ou qui aurait dû savoir que ces biens proviennent d’un crime ou d’un délit ou d’une participation à un crime ou délit est aussi considérée comme un blanchiment de capitaux , ajoute le procureur spécial près la Criet.
Acquérir, détenir ou utiliser un bien provenant d’un crime ou d’un délit ou d’une participation à un crime ou délit est également un acte de blanchiment de capitaux. Au Bénin, le blanchiment d’argent est une infraction courante assure le juge. « Il y a des gens qui font sortir de l’argent ou qui reçoivent de l’argent qu’ils ne peuvent pas justifier. On déclare que l’on veut acheter des véhicules et que l’argent quittera le compte A, mais on constate que les véhicules ont été achetés avec d’autre sous et que le compte A a plutôt servi à faire autre chose. Pour empêcher de comprendre l’origine des sous sur le compte A, on multiplie des opérations sur ce compte. Ce sont des manœuvres bien réelles au Bénin » explique M Togbonon.
Actuellement, les béninois disent que l’argent ne circule pas mais c’est l’argent facile qui ne circule plus estime-t-il. A un moment donné, on a injecté de l’argent qui n’est pas issu de la sueur du front, ce qui n’est plus possible aujourd’hui, assure le procureur. La loi sur le blanchiment de capitaux amène les « distributeurs automatiques » de sous à justifier l’origine de l’argent. En somme, elle permet de mettre de l’ordre sur le plan économique conclut le magistrat.
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