Elle était prévisible; cette cassure au sein du bloc de la dynamique républicaine. La formation politique la plus importante de ce bloc, le Prd a décidé de claquer la porte pour dire non à cette fusion ou regroupement de partis politiques qui ressemble à un marché de dupes.Il était prévu que le piège se referme sur le PRD. Tout portait à croire que l’idée de constituer les blocs de partis politiques qui soutiennent le chef de l’Etat n était qu’un prétexte pour effacer de la scène politique l’un des partis politiques, qui né au lendemain de l’avènement de la démocratie, marque le terrain politique à travers sa présence.
Pour preuve, lorsque naît l’idée de la constitution des blocs, ce sont trois blocs qui ont été créés : le bloc progressiste avec à sa tête l’Union fait la nation piloté par Bruno Amoussou, le bloc de la dynamique unitaire qui regroupait les partis dont les leaders sont du nord du pays, avec comme têtes de proue, Abdoulaye Bio Tchané et le général Robert Gbian et enfin le bloc Prd dont Me Adrien Houngbedji était l’ organisateur. Quelques temps après, l’initiateur de ces blocs réunit les leaders de partis pour leur faire savoir qu’il fallait ramener le nombre de blocs à deux. Et c’est le bloc PRD qui a été retenu comme devant disparaître pour fusionner ou se fondre dans l’un des deux autres blocs. Souffrant encore de cécité politique, les dirigeants du Prd n ont pas vite compris le risque de disparition de leur parti.
Parce qu’après un état des lieux, il a été rapporté à l’initiateur que c’est avec les résultats du Prd aux élections qu’Adrien Houngbedji est incontournable et qu’il tient presque tous les dirigeants qui se succèdent au pouvoir. Pendant que Bruno Amoussou assisté d’Abraham Zinzinohoue organisent le bloc progressiste, Adrien Houngbedji qui dirige le parti le plus représentatif du bloc républicain est devenu un simple membre qui reçoit des directives. Ayant pris conscience de ce marché de dupes, les cadres du parti ont attiré l’attention de Houngbedji et l’ont amené à organiser un congrès extraordinaire en octobre dernier. Congrès au cours duquel, le parti a soumis à conditions sa fusion au bloc républicain. C’est au moment où le congrès constitutif du parti républicain se prépare que le Prd réalise que ces exigences ne sont pas prises en compte.
Un réveil tardif mais au moins nécessaire selon certains membres du Prd. Et cela ne constitue que le début des ennuis d’Adrien Houngbedji auprès de Patrice Talon; lui que certains « rupturiens » ont qualifié ouvertement de « soutien de la 25e heure ». Lui qui a accepté la proposition indécente de faire voter des lois « les yeux fermés ». Lui qui a instauré la dictature au sein du parlement, arrachant la parole aux députés qui ne célèbrent pas le régime. Il comprendra les larmes aux yeux que la politique est aussi une partie de poker où tous ceux qui participent à la victoire du candidat ou au rayonnement d’un régime ne sont pas forcément récompensés.
Il demandera conseil à Ajavon qui avait reçu la promesse : » mon frère nous gouvernerons ensemble« , la suite on la connaît. En décidant d’évoluer hors du bloc, le Prd ne se tire pas d’affaires puisqu’il doit s’ attendre au courroux de ses alliés qui ne lui pardonneront pas cet affront. Là où le Prd est attendu au tournant, c’est dans la constitution du dossier pour se conformer à la loi sur la charte des partis politiques. C’est sûr que cette fois- ci, Adrien Houngbedji comprendra qu’on ne peut pas se déclarer pour des raisons diverses, soutien d’un dirigeant et le quitter en plein vol. Ce feuilleton ne fait que commencer, attendons patiemment la suite.
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