Le Parti du renouveau démocratique (PRD) de Maître Adrien Houngbédji, arrête sa participation aux préparatifs devant abouti à la création du deuxième bloc républicain, le deuxième au profit du Président Talon. L’information qui circulait depuis peu, a été confirmée ce soir par un communiqué du parti. A la base d’une telle décision, il est question du non-respect d’un certain nombre d’engagements ou d’accords entre le parti du Président de l’Assemblée nationale et les autres formations politiques adhérant à la création de ce deuxième bloc pro-Talon.
Pour rappel, le PRD avait subordonné sa participation à la création du bloc Républicain à certaines conditions qu’il a réaffirmées lors de son dernier congrès. Il s’agit entre autres, du maintien de son logo, du respect de son positionnement géographique électoral lors des choix des candidats aux élections législatives, de son autonomie fonctionnelle, etc. Mais, indique le communiqué, « à chacune des réunions qui ont suivi, une partie de l’assistance a voulu remettre en cause la décision prise devant le Chef de l’Etat ». Il y a, comprend-t-on, une sorte d’instabilité dans les accords. « A quelques jours du congrès, on constate que les accords se font et se défont, sans qu’aucun document écrit ne vienne les corroborer » précise le communiqué. Dans ces conditions, Houngbédji et son bureau politique estime que « participer à la création d’un parti sur la base de malentendus, serait suicidaire ». Lire ci-dessous, l’intégralité du communiqué.
COMMUNIQUE DU PRD
(Suite à sa décision de suspendre sa participation aux travaux préparatoires du Congrès du Bloc Républicain)
Pour une bonne information de ses militants, le PRD tient à faire un rappel des faits suivant leur ordre chronologique :
1- A la demande expresse du Chef de l’Etat, les partis membres du BMP (Bloc de la Majorité Parlementaire) se sont répartis en 3 groupes : l’un autour de l’Union fait la Nation, l’autre autour des responsables politiques du Nord (Dynamique Unitaire), et le 3ème autour du PRD.
Suite à cette directive, le PRD a commencé à remplir les formalités pour se conformer à la nouvelle charte, et pour réunir les personnes désireuses de travailler sous sa bannière.
2- Alors que ces formalités allaient bon train, il est apparu aux yeux de certains que la répartition en 3 groupes dont l’un a une forte prédominance nordique, rappelait l’ancienne division du pays qui a tant nui a l’unité nationale. Sous la pression amicale du Chef de l’Etat, le PRD a accepté de fusionner avec Dynamique Unitaire, dans le souci de l’unité nationale.
3- Toutefois, avant d’accepter cette proposition, le PRD a exigé
a) que son logo soit maintenu dans le logo du nouveau parti ;
b) que son positionnement géographique électoral soit respecté lors des choix des candidats aux élections législatives ;
c) que ses militants puissent se constituer en courant au sein du nouveau parti ;
- d) et enfin que les termes de l’accord fassent l’objet d’un protocole d’accord écrit, ainsi que l’exigent les statuts du parti (article 85 et 86). En contre partie, le PRD a consenti à ne pas revendiquer le leadership du nouveau parti.
4- Pourquoi le logo ? Parce que le PRD a une histoire ; c’est un parti enraciné. Le logo est son signe d’identification par ses électeurs depuis des lustres. Aux yeux des Béninois en général, le PRD est un parti de paix et de tolérance : le logo est son image.
La décision de maintenir le logo dans son intégralité a été définitivement validée en plénière devant le Chef de l’Etat. A cette occasion le PRD a rendu public un communiqué pour remercier et prendre date.
Or, à chacune des réunions qui ont suivi, une partie de l’assistance a voulu remettre en cause la décision prise devant le Chef de l’Etat.
Pour tenir compte de la persistance de cette tendance, un autre projet de logo a été élaboré et soumis à une réunion de concertation le mercredi 14 novembre. Ce projet n’était plus le ‘’logo intégral du PRD’’. Mais dans un souci de compromis, le PRD l’a accepté.
Il a donc été validé à cette réunion. Il devait être soumis à la plénière du samedi 17 novembre 2018. Il ne l’a pas été. Ci dessous photo du logo validé à la réunion de concertation du 14 novembre.
Le projet de logo accepté par le PRD et validé à la réunion du 14 Novembre.
Au total, le PRD n’a eu aucune exigence nouvelle ; au contraire il a fait des concessions. Il demande le respect des engagements pris.
5- Le positionnement géographique électoral : Il a été convenu entre les partis que leurs positionnements géographiques respectifs seront respectés, c’est-à-dire que chacun positionnera les candidats de son fief. Ce fut même le 1er point d’accord. Il ne fut l’objet d’aucune contestation.
Or, à la séance plénière du 17 novembre, il a été suggéré que le nouveau parti sera dirigé collégialement par 17 personnes, dont seulement 4 PRD, et que les décisions seront prises par consensus ou à la majorité des 2/3. Quatre sur dix sept ne forment pas le tiers des dirigeants. Cela signifie en clair que le PRD sera minoritaire dans les instances dirigeantes et que les candidats aux élections seront désignés par les 2/3 c’est-à-dire contre le PRD.
Il s’agit donc d’une perspective certaine de violation de la règle de respect des positionnements géographiques.
Au total et là encore, le PRD n’a exprimé aucune exigence nouvelle.
Au contraire, il a été confronté à une volonté manifeste de ne pas respecter les positionnements géographiques.
6- A quelques jours du congrès, on constate que les accords se font et se défont, sans qu’aucun document écrit ne vienne les corroborer. Il y a là une source d’instabilité et de désordre.
C’est pourquoi en respect des dispositions des articles 85 et 86 de ses statuts, le PRD a demandé qu’un protocole d’accord écrit atteste de ce qui a été convenu.
7- Les courants à l’intérieur du parti : En vue de la préparation de la fusion, il a été demandé à chaque parti de se conformer aux exigences de ses statuts, pour éviter que les décisions soient ultérieurement contestées.
Les statuts du PRD (article 86) disent qu’en cas de fusion, les membres du parti constitueront des courants à l’intérieur du nouveau parti.
Or, l’organigramme proposé au PRD n’offre pas cette possibilité.
Participer à la création d’un parti sur la base de malentendus, serait suicidaire.
Au total, le PRD n’a formulé aucune exigence nouvelle. Il demande simplement le respect des engagements pris et leur concrétisation par un document écrit.
Les clarifications demandées par le PRD sur ces différents points, visent à apaiser le malaise grandissant dans ses rangs.
En attendant ces clarifications, le PRD a décidé de suspendre sa participation à la création du nouveau parti.
Le PRD soutient l’action du Gouvernement du Président Talon, et est membre du Bloc de la Majorité Parlementaire.
Le PRD est un parti de tolérance et de dialogue. Il reste ouvert à la médiation du Chef de l’Etat sur les points de divergence.
Le Secrétaire Général du Parti
Falilou Akakidi
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