La Confédération syndicale des travailleurs du Benin (Cstb) est contre les nouvelles lois relatives à l’exercice du droit de grève, à l’embauche et au statut général de la fonction publique en République du Bénin votées sous le régime du président Talon. Lors d’un point de presse qu’elle a donné dans l’après-midi de ce vendredi 9 novembre à la bourse du travail à Cotonou, elle a exigé leur abrogation.Que ça soit la loi 2018-34 modifiant et complétant la loi 2001- 09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève ; ou la loi n°2017-05 fixant les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main d’œuvre et de résiliation du contrat de
travail; ou encore la loi n°2018-35 modifiant et complétant la loi n°2015-18 du 1er septembre 2017 portant statut général de la Fonction publique en République du Bénin, elles constituent toutes une marque de la mise en cause des acquis démocratiques au Bénin. « C’est un recul sur les questions de droit et de démocratie au Bénin», selon la Cstb. Et que le Chef de l’Etat, le président Talon en parle sur des tribunes internationales comme la conférence G20–Afrique en Allemagne, « c’est une honte pour le Bénin ».
Au sujet de l’exercice du droit de grève, la Cstb, dans la déclaration lue ce vendredi par son secrétaire général Kassa Mampo, soutient que la nouvelle loi est « une invention béninoise qui n’existe nulle part ailleurs ». « L’encadrement de la grève ne peut pas aller à l’interdiction ou à la fixation de jours» défend-t-elle. Pour la Cstb, c’est une triste surprise dans un pays où, pense-t-elle, les travailleurs ne sont pas écoutés et où le gouvernement n’anticipe pas sur leurs préoccupations.
Quant à la loi sur l’embauche, la Cstb estime que le principe de la flexibilité de l’emploi auquel répond cette loi –selon les auteurs- ne profite pas aux travailleurs mais constitue plutôt une menace pour eux. Il y aura désormais la facilité de remise en cause des contrats ; la protection des droits des travailleurs n’est plus acquise. « C’est une porte ouverte à la clochardisation des travailleurs au Bénin où l’inspection générale du travail est en défaillance » affirme Kassa Mampo. Sa confédération confie également que dans la nouvelle loi sur le statut général de la fonction publique, il y a des choses aberrantes qui y sont cachées.
En sommes, à travers ces nouveaux textes, la Cstb trouve « une dérégulation des lois sociales » qui « rend l’emploi plus précaire au Bénin ». Elle dénonce toutes ces lois qu’elle qualité de scélérate et exige leur abrogation. Elle annonce qu’elle portera aussi plainte au niveau des instances internationales comme l’Organisation internationale du travail (OIT).
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