On la pensait désemparée face aux nombreuses secousses qui menacent son organisation. Mais les leaders de l’opposition béninoise ont surpris plusieurs observateurs de la vie politique en prouvant qu’ils peuvent taire leurs dissensions du passé au nom de l’ intérêt supérieur de la nation.C’est pour certains un signe qui annonce la fin de la souffrance des populations sous le régime de la rupture. Face à un gouvernement où le leader proclame que » je n’ai peur de rien, je ne recule devant rien« , ou encore » lorsqu’un dirigeant arrive au pouvoir, laissez-le faire ce qu’il veut et attendez votre tour« , il y a lieu de s’inquiéter et le Bénin qui pensait avoir tourné la page de ce genre de gouvernance ne peut pas accepter le retour de ce système politique qui rappelle un passé douloureux.
Il y a donc urgence à agir pour opposer un refus catégorique à ce système politique rétrograde instauré par le gouvernement de la rupture. Les leaders de l’ opposition dans la tradition de la particularité béninoise » ici, c’est le Bénin « , ont compris que l’heure est grave. Que face aux grands maux, les grands remèdes, la première approche thérapeutique de la sortie du peuple du calcaire, de la misère et de la souffrance que lui impose le gouvernement de la rupture depuis avril 2016, c’est d’unir ses forces. C’est le regroupement de ces forces de l’opposition qui a eu lieu samedi 3 novembre 2018 dans une salle archicomble du Majectic à Cotonou. Lorsque fusionnent le parti Fcbe avec l’Union social libéral de Sébastien Ajavon, à qu’ à ses deux formations politiques se joignent la renaissance du Bénin, Rb, le parti social démocrate, Psd, le parti pour la libération du peuple, Plp, le Madep, le parti communiste beninois, Pcb ainsi que le Front pour le sursaut patriotique, il y a lieu de penser que la chose est sérieuse.
Comme si les mânes des ancêtres apportaient caution à ce rassemblement, il y a eu l’ entrée et la présence très saluée de l’honorable Éric Houndété qui sans affirmer son appartenance à l’ opposition parlementaire, a souvent fait des votes décisifs à l’ Assemblée nationale. Il y a à espérer que sa décision de rejoindre les forces de l’opposition touchera d’autres leaders attendus dans les rangs de ce regroupement. C’est le cas de Candide Azannai et du secrétaire général de son parti, He Guy Mitokpè ainsi que son bataillon de militants du parti Restaurer l’espoir, Re. Les soutiens des deux anciens chefs d’Etat, Dieudonné Nicephore Soglo et Yayi Boni ont été réaffirmés. De même les leaders politiques en exil ont aussi selon les organisateurs, apporté leurs appui malgré la distance à cette initiative.
Plus symbolique était la présence de l’épouse de l’ honorable Valentin Djènontin à cette cérémonie. De tout temps, on a critiqué l’opposition d’être éparse et fragile. Avec ce regroupement il y a visiblement des lueurs d’espoir qu’elle restera ainsi soudée pour organiser une véritable opposition au du régime de la rupture, gage de la vitalité de la démocratie béninoise; car un gouvernement sans opposition est comme un navire sans gouvernail. Le premier test de ce regroupement de l’opposition est la participation aux élections législatives de 2019.
Arnold Noutin
Enseignant
Paris, France
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