A la reprise, ce mercredi 26 décembre 2018, du procès relatif au dossier ICC-SERVICES devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), le point sur l’authenticité et l’auteur du permis de port d’arme de l’accusé Emile Tégbénou a été clarifié.C’est l’ex ministre béninois de l’intérieur Armand Zinzindohoué qui a signé l’autorisation d’importation d’armes perfectionnées et le permis de port d’armes à Emile Tégbénou, accusé dans l’affaire ICC-SERVICES. Il l’a reconnu ce mercredi devant la CRIET lors de la reprise du procès.
C’est l’un des points sur lesquels s’est ouverte la 6ème audience, ce jour à la CRIET. Dans le lot des pièces fournies par l’ex directeur général de la police national (Dgpn) Anki-Dosso Maïga à la Cour, il y a eu celles relatives à l’autorisation d’importation d’armes perfectionnées et au permis de port d’arme accordé à Emile Tégbénou. L’ex ministre de l’intérieur a confirmé que ces documents portent bien sa signature. A noter qu’au cours des audiences passées, il a exigé à les voir avant de donner sa confirmation pour la simple raison qu’en tant que ministre, il a signé plusieurs dossiers et ne pouvait pas se rappeler de tout.
Aucun lien avec Tégbénou sur ICC-SERVICES
Une fois ce point élucidé, il est resté que le ministre n’a pas accepté la déduction que certains voulaient en faire. En effet, c’était l’une des pièces pour montrer entre autres, qu’il avait connaissance de ICC-SERVICES bien avant 2009. Selon, l’ex Dgpn, le ministre lui aurait mis de la pression pour un traitement en urgence du dossier relatif à ce permis de port d’arme, et donc Emile Tégbénou bénéficiait des faveurs de sa part. Mais Armand Zinzindohoué réaffirme qu’il n’a connu Emile Tégbénou qu’en mars 2009 par le biais d’un pasteur, et ce, pas en tant qu’employé ou un des responsables de ICC-SERVICES. Il persiste qu’il ne savait rien de l’existence de ICC-SERVICES avant la crise en 2010.
L’ex dgpn porte de nouvelles accusations contre A. Zinzindohoué
L’ex dg de la police nationale Maiga Anki Dosso a ce matin soutenu devant la Criet, que l’ex ministre Armand Zinzindohoué connaissait le Sieur Tégbénou comme étant un membre de ICC Services. Il a par ailleurs évoqué les conditions dans lesquelles le permis de port d’arme a été délivré à ce responsable d’ICC Services. « Le dossier d’autorisation de port d’arme est venu avec un rapport d’enquête de moralité à partir d’Adjarra. La demande adressée directement au ministre qu’il a affecté à la Dgpn juste pour faire traiter, préparer l’autorisation à sa signature et recueillir les paraphes du Dgpn et du Sg du ministère » a déclaré Anki Dosso Maiga. L’homme affirme avoir également reçu des pressions venant du ministre pour que ce dossier soit vite traité. « Ce dossier a été transmis main à main, ce qui n’est pas normal » estime-t-il.
Quand on lui demande s’il ne pouvait pas résister à cette pression l’ex dgpn affirme que les pièces essentielles à fournir pour l’obtention d’un permis de port d’arme était dans le dossier. Il s’agit de l’extrait du casier judiciaire et du rapport d’enquête de moralité qui était favorable à M Tégbénou. Dans ces conditions, il ne pouvait pas s’opposer à la délivrance de ce permis de port d’arme a-t-il fait savoir.
Le dossier n’était pas bon
L’ex dgpn reconnait tout même qu’il aurait pu dire au ministre que le dossier n’était pas bon parce que la Dgpn n’a pas eu le temps d’enquêter vraiment sur ICC Services .Si elle l’avait fait, ces agents auraient découvert que cette structure de micro-finance n’avait pas d’autorisation pour exercer au Bénin.
Laisser un commentaire