Depuis quelques jours, l’Italie a décidé d’attaquer la France sur le fait qu’elle continue « d’appauvrir » le continent africain, la faute notamment au Franc CFA. Si du côté de Paris, on a décidé de ne pas réagir à cette salve de critiques, certaines personnalités, comme Fanny Pigeaud, estiment que le débat mérite d’être ouvert.
L’Italie ouvre le débat sur le Franc CFA
Interrogée au sujet des déclarations de Luigi di Maio, l’auteure de « L’arme invisible de la Françafrique », explique que certains points méritent d’être étudiés de plus près, ces accusations n’étant, en elles-mêmes, pas totalement fausses. La raison principale à cela étant que le Franc CFA, indexé à l’Euro, est largement surévalué. Une monnaie forte utilisée par des pays à l’économie plus faible confère certes un avantage à l’importation, mais l’handicape au niveau de l’export. Un constat que ne partagent toutefois pas les défenseurs du CFA qui eux, assurent que la France leur garantit une certaine stabilité.
Un point central en ce qui concerne les investissements venus de l’étranger. En effet, l’idée que le franc CFA soit axé sur la politique de la Banque centrale européenne, puisque centré sur l’Euro, est un atout majeur pour l’attrait économique. La BCE oblige par exemple ses états à réguler leur inflation à 3% ou moins, mais instaure également une certaine rigueur au niveau du suivi budgétaire. Une stabilité qui, selon Fanny Pigeaud, a un coût. Aujourd’hui, les Banques centrales africaines prêtent peu et moins.
Macron, ouvert au dialogue
Aujourd’hui cependant, le pouvoir français semble avoir compris qu’il fallait au moins, engager le dialogue et faire preuve d’ouverture. Emmanuel Macron par exemple a assuré qu’il était prêt au dialogue concernant cette monnaie, mais que c’était bien à eux de décider si, oui ou non, ils souhaitaient rester dans la zone CFA. Si la plupart des sondés semblent être en faveur de cette monnaie, certaines voix s’élèvent de l’autre côté, comme celle de l’économiste Mamadou Koulibaly en Côte d’Ivoire, ou d’Ousmane Sonko, au Sénégal.
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