Algérie : un ancien chef de gouvernement ose critiquer les autorités et l’armée

Moulod Hamrouche, chef de gouvernement sous Bendjedid, publiait ce dimanche, dans un quotidien de la place, une longue diatribe sur son point de vue de la nation. Une sortie médiatique remarquée, alors que les élections présidentielles algériennes sont prévues pour Avril.Le quotidien El Watan est la tribune qu’aurait choisie, l’homme politique pour, selon la presse nationale, rappeler dans un style très pédagogique, à tous les organes étatiques « Que nos failles, nos erreurs, douleurs et malheurs d’hier, que nos errances post-libération et que nos violences et crises du pouvoir nous aident à tirer le maximum d’enseignements pour le parachèvement de la mise en place de l’Etat national ». Un rappel opportun alors que l’Algérie se prépare à passer une nouvelle fois l’étape ô combien sensible des élections présidentielles.

Discours sur l’exécutif et sur l’armée

Selon la presse algérienne, si le discours de Moulod Hamouche ne cacherait aucune prétention politique, elle reconnait cependant, que le ton et les mots employés par l’ancien premier ministre ne manqueraient point de courage et d’autorité.

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Hamouche s’autorise dans le contexte sociopolitique tendu du pays ; un président sortant physiquement défaillant désireux de se présenter à sa propre réélection ; à dire les rôles dévolus aux différents organes étatiques ; « l’Exécutif (pouvoir exécutif) n’empiète jamais sur les champs de l’Etat(Nation)» soulignait-il, avant de préciser  «sauf si des événements graves et urgents l’y invitent selon des procédures constitutionnelles. Dans ce cas, l’Exécutif agit au nom de l’Etat par des procédures et des habilitations légales » .

Aussi si ce bras de l’exécutif qu’est l’armée se devait-elle d’agir ou  d’interférer dans un quelconque processus, elle devrait se rappeler que son épithète de ‘’Nationale’’ la mettait « hors obligation d’allégeance aux princes et aux monarques ni aux gouvernants » ne devant plus « sa fidélité qu’au pays, à son devoir envers la nation et à sa mission de défense du pays et de ses intérêts, y compris à l’extérieur ».

Pour Hamouche, seul, cet état de chose permettrait aux citoyens algériens de pouvoir « se défaire de leurs gouvernants par la voie des urnes ou de la contestation sans être inquiétés, accusés de trahison, d’intelligence avec l’ennemi ou de perdre leur citoyenneté, leurs droits et surtout leurs droits à la protection et à la sécurité ».

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