Dans plusieurs pays d’Afrique, la limitation des mandats est inscrite dans les constitutions pour garantir une alternance à la tête de l’Etat. Et ça le Président guinéen Alpha Condé n’en est pas un grand fan. Il a a plusieurs reprises affiché son avis sur la question montrant clairement que cela manque de pertinence. Tout récemment, un ambassadeur dans son pays a, au cours d’une déclaration, de manière à peine voilé, invité ce dernier à briguer un troisième mandat. Une intervention qui a suscité une vague de critiques dans l’opinion qui a trouvé cette intervention inopportune.
Alexandre Bregadzé, ambassadeur russe en Guinée, a, au cours d’une récente déclaration souhaité voir le Président Condé au dela de 2020, date de fin de son deuxième mandat. Seulement pour pouvoir le faire, le président Condé devra toucher à la constitution de son pays qui est strict sur la limitation de mandat. Cette intervention est restée en travers de la gorge de beaucoup d’acteurs de la vie politique guinéenne. Pour Sékou Koundouno, le leader du Balai citoyen, « ces propos sont anticonstitutionnels, discourtois, démagogiques, inappropriés et incohérents« .
ça grogne dans le camp de l’opposition
Du côté de l’opposition, a peu près même son de cloche. Cellou Dallen Diallo, le candidat malheureux arrivé deuxième à la dernière présidentielle en Guinée, souligne que l’ambassadeur russe a violé le principe de la neutralité qui devrait caractérisé les chancelleries vis-à-vis des constitutions, de l’état de la démocratie et de la politique intérieure des pays dans lesquels il sont en mission. Fodé Oussou ,vice-président du principale parti d’opposition en Guinée a quant à lui souligné que « L’ambassadeur russe, doit savoir qu’il n’est pas du rôle d’un ambassadeur de se mêler des problèmes internes d’un pays indépendant » et a invité les autres ambassadeurs à se dissocier de telles déclarations.
«Les Constitutions, ne sont ni dogmes ni Bible ni Coran»
Au cours de son intervention, le doyen des ambassadeurs en Guinée a loué les efforts de développement du président Condé. C’est probablement pour cela qu’il estime que le président Condé devrait conduire les destinées de son pays au delà de 2020. Pour soutenir ces propos, l’ambassadeur qui ne cache pas son soutien au Président Condé rappelle un dicton populaire russe « on ne change pas les chevaux au passage du cours d’une rivière. Actuellement, la Guinée est à ce passage ».
Mais pour y parvenir, il faudra réviser la constitution guinéenne qui prescrit deux mandats au maximum à chaque président. Concernant les constitutions, l’ambassadeur estime qu’elle doivent s’adapter aux réalités et non le contraire car « Les Constitutions, ne sont ni dogmes ni Bible ni Coran».
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