Alors que la Chine a récemment réussi l’exploit de filmer la face cachée de la Lune, l’Union européenne a confirmé son envie de, elle aussi, se lancer dans la grande bataille de la conquête spatiale. En retard sur ses principaux concurrents, l’Europe souhaite aujourd’hui lancer des vols habités vers la Lune, avant 2025.
L’Europe, 50 ans après les États-Unis
Une véritable première qui intervient près de 50 ans après le premier vol habité américain. Dans l’idée, l’UE souhaite donc rattraper son retard en matière de spatial, mais également proposer une nouvelle façon d’agir, elle qui a toujours collaboré en vue de lancer des projets d’envergure. Souveraineté en matière d’exploitation et d’exploitation spatiale semblent donc être les maîtres-mots. Pour se faire, l’Union européenne a annoncé un plan en plusieurs étapes.
Le premier point concernera, bien évidemment la faisabilité d’un tel projet. Une étude sera de fait menée par ArianeGroup, le constructeur de la fusée Ariane. La société travaillera avec PT Scientists, une jeune start-up allemande qui œuvrera sur le futur alunisseur tandis que la société belge Space Applications Service sera quant à elle, du segment sol, des systèmes de communication et des services annexes. En tout et pour tout, un budget d’un million d’euros a été alloué pour cette première phase. Un véritable défi technologique et économique selon David Parker, directeur de l’Exploration robotique et humaine à l’ESA, l’agence spatiale européenne.
Une décision définitive d’ici à 2022
L’objectif ? Faire en sorte que d’ici à 2022, une décision définitive soit prise quant à un possible lancement à l’horizon 2025. Le premier rapport d’expertise concernant la faisabilité d’une telle mission sera pour sa part, rendu d’ici une année. « L‘étude doit dire dans quelles conditions l’exploitation des ressources du sol lunaire pourrait servir à approvisionner en eau, oxygène, carburant, etc. des missions d’exploration spatiale d’autres planètes. Ce qui éviterait de transporter ces ressources depuis la Terre et réduirait les coûts » détaille notamment David Parker, qui a ajouté que le transport d’un kilo de matériel de la terre vers la lune coûterait environ 300 euros.
L’UE rêve d’espace depuis des années maintenant
Enfin, la dernière étape concernera le lancement des opérations, en envoyant des astronautes européens directement sur la Lune, probablement à bord d’une Ariane 6, customisée pour l’occasion. L’idée de la création d’un véritable « village lunaire » pourrait alors voir le jour, avec l’idée d’assurer une présence continue sur le sol du satellite terrestre. L’Union européenne a donc toutes les cartes en mains afin de décider de son futur sur ce segment et mettre en action un projet rêvé depuis de nombreuses années déjà, comme peut par exemple en témoigner le Belge Hergé, qui, en 1953, dévoilait le 16e album des aventures de Tintin, « Objectif Lune ».
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