Le professeur Rock David Gnahoui, nouveau doyen de la Faculté de droit et de science politique (Fadesp) de l’Université d’Abomey-Calavi n’est pas resté silencieux aux critiques de son prédécesseur, professeur Frédéric Joël Aïvo, sur la suspension des élections décanales pour des nominations dans les Universités nationales du Bénin.
Lors de la passation de charge à son successeur, lundi 4 février 2019, le désormais ex-doyen de la Fadesp a réitéré certains pans de ses critiques. «Je l’ai dit et c’est très important qu’on le rappelle. Nous sommes dans une faculté de droit et de science politique. Ma conviction est inébranlable, je le dis par devoir, lorsqu’on n’est pas capable loyalement de gagner une élection, il n’est pas dans les règles de la démocratie, d’utiliser ses réseaux, d’utiliser le pouvoir pour supprimer l’élection».
Pour lui, la seule voie légale, c’est celle des élections. Et il y attendait son collègue Rock David Gnahoui, mais en vain. «J’aurais appris que vous avez gagné les primaires de l’autre côté pour être en face de moi. Je me suis préparé pour que nous confrontions nos projets pour la faculté devant les collègues. Dans un cadre démocratique, que nous leur laissions le dernier mot de choisir celui parmi nous qui est apte à diriger la faculté. Je vous attendais, vous n’êtes pas venu, l’élection n’a pas eu lieu.»
Des piques qui font mal
Ce sont là des propos qui visiblement ont fait mal au nouveau doyen de la Fadesp, à l’en croire. D’après ses réponses, il n’a jamais nourri l’ambition d’aller aux élections contre le professeur Aïvo. «Quand vous parlez de primaires, j’avais dit en son temps que le professeur Joël Aïvo est mon petit frère et je ne veux pas aller aux élections contre lui. Je n’ai aucun intérêt, ça ne me plaît pas», a-t-il déclaré.
A ses dires, il est plus préoccupé par l’enseignement que par ces élections. «Les élections pour moi, ce n’est pas ce qui est important, ce n’est pas ça qui détermine ma position à l’université. Moi, j’aime enseigner. Je voudrais vous rassurer Mr le doyen, nous n’avons aucun intérêt à détruire la maison, ce temps va passer. Il est transitoire et il va démontrer que nous sommes plus que jamais unis».
Aïvo pose des conditions pour son soutien
Dans cette logique, le nouveau doyen de la Fadesp a appelé son prédécesseur à un travail d’ensemble. Il reconnait que celui-ci a des idées qu’il viendra « piquer » et mettre « au profit de l’Université ». «Ensemble, nous allons travailler main dans la main. Les portes du décanat restent ouvertes à tout le monde, sans exception».
Mais avant, le professeur Aïvo avait fait part des conditions dans lesquelles le nouveau doyen pourra bénéficier de son soutien. «Si vous revenez ici, devant les collègues, comme le produit de leur volonté, si vous revenez parmi nous par le procédé de la démocratie, si vous revenez dans cette salle oint du suffrage universel de nos collègues, je vous garantis mon soutien, ma détermination. Et je suis persuadé Mr le professeur, toute la faculté sera derrière vous» a-t-il affirmé.
Laisser un commentaire