Dans un article d’opinion publié sur le site d’informations La Tribune, Michel Santi passe au vitriol le franc Cfa. Pour l’économiste franco-suisse, cette devise est une « insulte à la souveraineté de quatorze nations africaines ».Il informe que la France est le seul pays au monde qui continue de gérer la monnaie de ses ex-colonies depuis plus d’un demi-siècle après leur indépendance.
Les entreprises françaises à l’abri des fluctuations monétaires
Alors, comment le Cfa est une insulte pour l’Afrique ? D’abord parce qu’il permet aux entreprises françaises présentes dans ces 14 pays de rapatrier leurs bénéfices en Europe sans aucun risque de change . Ces multinationales françaises sont donc à l’abri des fluctuations monétaires susceptibles d’affecter leurs marges. Elles peuvent acheter les matières premières africaines sans débourser la moindre devise étrangère. La dépréciation de la monnaie est en plus impossible. Elles ne craignent absolument rien en investissant dans la zone franc. Si la France trouve son compte en maintenant les pays africains dans la zone CFA ce n’est pas le cas de ces anciennes colonies.
20 e puissance économique sans l’argent des africains
Contre la stabilité de leur taux de change, le Trésor français fait des ponctions sur leurs réserves monétaires placées dans l’hexagone. « Cet arrimage à l’euro est malsain pour les pays sous la coupe du FCFA et entièrement tributaire d’une zone euro » dénonce Michel Santi. Pour l’économiste, cette « servitude monétaire » est perceptible au Fonds Monétaire international puisque c’est la France qui élabore le rapport annuel dédié à la zone franc et non les pays qui utilisent cette monnaie. Elle a un contrôle sur cette devise et peut quand elle le souhaite cesser son approvisionnement.
L’économiste conclut en affirmant que la France serait « probablement reléguée au rang de 20e puissance économique sans l’argent des Africains ». Pour l’instant elle continue d’avoir le droit de vie ou de mort sur des économies et sur ces 14 pays dits « indépendants ».
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