Les forces politiques de l’opposition au Bénin, à la faveur d’une déclaration de presse dans la soirée de ce mercredi 27 février 2019 à Cotonou sur la situation nationale, ont clamé leur détermination à lutter contre leur exclusion des législatives du 28 avril 2019. Elles accusent le président Patrice Talon d’être l’auteur de la situation.
«Les forces de l’opposition, par la présente réaffirment leur attachement au processus démocratique en cours dans le pays, disent haut et fort qu’elles participeront aux élections législatives du 28 avril 2019» ont-elles martelé dans la déclaration. Elles déclarent, qu’elles se battront de toutes leur forces afin qu’aucune consultation électorale ne se tienne sans elles au Bénin.
Talon viole la loi ?
En effet, dans le cadre des dites élections, aucun des partis de l’opposition n’a pu obtenir du ministre de l’intérieur Sacca Lafia, le certificat de conformité à la nouvelle charte des partis politiques en République du Bénin. Lors de la sortie médiatique de ce soir, ils ont rappelé qu’il s’agit d’une pièce introduite par le Président de la Cour constitutionnelle, avocat personnel du Chef de l’Etat, et rendu indispensable à tout parti pour prendre part aux élections.
«Ainsi, Patrice Talon invente un document qui est délivré aux partis de son camp et de son choix. Le comble est que, ce document est délivré par le ministre de l’intérieur Sacca Lafia, membre du bureau politique d’un des partis du Chef de l’Etat, en violation de la loi portant Charte des partis. A travers des interprétations erronées, le Chef de l’Etat refuse que le fameux certificat soit délivré aux partis de l’opposition» dénonce l’opposition.
En plus il y aussi le quitus fiscal. A propos, l’opposition dénonce un traitement inéquitable par la direction générale des impôts. «Certains députés de l’opposition après avoir satisfait à toutes les nombreuses exigences, parfois fantaisistes, sont restés à la Direction générale des impôts du dimanche au petit matin de ce jour –mercredi 26 février 2019, ndlr- sans avoir pu obtenir ledit quitus», rapporte-elle.
De la dictature
Du coup, aucun parti de l’opposition n’a pu déposer sa candidature à la Commission électorale nationale autonome (CENA) sauf l’Union sociale libérale (USL) qui l’a fait sans cette pièce. Selon l’opposition, c’est une situation orchestrée par le Chef de l’Etat pour dit-elle, «reconduire au Parlement les députés complices de la mort programmée de notre démocratie ».
«Les élections législatives du 28 avril 2019 offrent une occasion à la dictature pour assener un autre coup à notre système démocratique» relève-t-elle. «Ainsi, la constitution sera révisée et les confidences du député Dakpè Sossou se réaliseront sans encombre». Ce député a annoncé que le président Talon allait s’octroyer 12 ans.
Adresse au peuple et à l’armée
A travers sa déclaration, l’opposition appelle le peuple à mener avec elle, le combat contre cette exclusion, le combat « pour sauver la démocratie ». Elle parle de « mots d’ordre » qui « seront adressés au peuple dans les prochaines heures ». Elle invite les forces de l’ordre «à prendre la mesure de la situation afin d’éviter de se lancer dans la répression aveugle et brutale d’un peuple dont ils sont issus et qu’ils ont vocation à protéger».
Répondre à Mahou Annuler la réponse