Le 15 janvier dernier les charges à l’encontre de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo était abandonné par le tribunal pénal de La Haye. Après un appel du procureur, il a été finalement libéré sous caution début février. La libération de l’ancien Chef d’état, quoique possible était de l’avis de certains experts à son incarcération en 2011, très peu probable. Sept ans ont donc passé et la question quant à la responsabilité des assassinats de masses et autres exactions durant la crise post-électorale, demeure toute entière.
Quelqu’un doit bien être responsable… ?
Pour l’actuel homme fort de la Côte d’ivoire, Alassane Dramane Ouattara, il ne serait point question pour lui de commenter une quelconque décision de justice, qu’elle soit, « internationale ou nationale » parce que disait-il « ce n’est pas comme ça que je gère mon pays ». Cependant pour l’ancien adversaire de Laurent Gbagbo, celui là même avec qui la crise avait débutée en 2011, le sang des 3000 victimes recensées continueraient à réclamer justice. « Quelqu’un doit bien être responsable de ces 3.000 morts. J’espère que la justice fera la lumière sur cela, c’est ce que les victimes demandent » déclare le président ivoirien au micro de la presse internationale ce lundi.
« Aucune réaction de ma part. C’est un procès qui continue… »
Le président ivoirien avait beau se défendre de ne vouloir faire aucun commentaire sur l’acquittement du leader historique de l’un des principaux partis d’opposition à son régime, l’on pouvait sentir une certaine fébrilité dans ses propos. Surtout lorsqu’il déclarait au même média vouloir poursuivre les « enquêtes » afin de découvrir « ceux qui sont responsables » ; le coupable désigné ayant été acquitté.
Une fébrilité qu’on comprendrait d’autant mieux si on se souvenait des confidences que Stéphane Oberreit, directeur de Amnesty International France, avait fait au même média en 2013 ;
« À partir du moment où tout le monde reconnaît qu’il y a eu des exactions de part(camp Gbagbo) et d’autre(camp Ouattara), mais qu’il n’y a eu des poursuites que d’un seul côté. Au niveau de la CPI, avec Laurent Gbagbo, ainsi qu’au niveau de la justice nationale ivoirienne, où seuls les anciens membres du gouvernement ou les proches de Laurent Gbagbo sont poursuivis. Cela crée un sentiment de déséquilibre et de justice partiale »
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