Algérie : le tour de passe-passe d’Abdelaziz Bouteflika

Une annonce qui ne devrait pas calmer les rues algériennes. En effet, dans un message diffusé à l’occasion de la fête de la Victoire contre les colons français, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a confirmé qu’il entendait poursuivre son exercice du pouvoir, bien après la fin annoncée de son quatrième mandat, le 28 avril prochain.

Ce dernier a ainsi assuré qu’il s’était fixé pour objectif de permettre à l’Algérie de vivre une transition « harmonieuse » entre sa présidence et la nouvelle génération. De fait, il envisage de rester à la tête du pays jusqu’à ce qu’une nouvelle échéance soit annoncée, dans le cadre de la grande Conférence nationale visant à mettre sur pied une nouvelle constitution pour le pays. S’il ne se présente pas à un cinquième mandat, ce dernier semble donc déterminé à prolonger le quatrième.

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Bouteflika prolonge son quatrième mandat

Cette grande Conférence nationale vise à bâtir une nouvelle Algérie en lui conférant de nouveaux piliers politiques, démocratiques, économiques et social. La nouvelle constitution sera ensuite soumise à un referendum qui permettra au pouvoir en place d’annoncer une nouvelle élection présidentielle – à condition que la nouvelle Constitution soit acceptée. Un tour de passe-passe qui ne passe pas vraiment au sein de l’opinion.

Depuis plus d’un mois maintenant, les Algériens se mobilisent en masse afin de réclamer le départ d’Abdelaziz Bouteflika. Âgé de 82 ans, au pouvoir depuis 20 ans et terriblement affaibli depuis 2013 à la suite d’un AVC, ce dernier a entendu la rue annonçant qu’il ne se présenterait pas à un cinquième mandat consécutif. La pression populaire elle, ne semble toutefois pas chuter en intensité, les Algériens ayant compris qu’en prenant cette décision, Bouteflika prolongeait de manière anticonstitutionnelle son parcours à la tête de l’État pour une durée indéterminée.

La rue va à nouveau gronder

Les experts eux, estiment que l’organisation de la grande Conférence, la tenue d’un referendum et la mise en place de nouvelles élections pourraient prendre environ deux années. De quoi motiver les manifestants à tenir le plus longtemps possible, eux qui souhaitent à tout prix que le renouvellement se fasse dans le calme, le plus rapidement et surtout, le plus démocratiquement possible.

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