A mesure que l’on s’approche de 2020, les acteurs politiques ivoiriens affûtent leurs armes pour affronter la prochaine élection présidentielle. Le président Ouattara a ramené lors des dernières nominations prononcées à la tête de l’armée, plusieurs « com’ zones». Cette appellation était en effet destinée aux ex-chefs rebelles issus de la crise politique de 2002. Ils l’avaient également aidé à prendre le pouvoir en 2011 au temps fort de la crise.
«La Garde républicaine est plus prestigieuse … »
Cette redisposition au sein de l’armée est qualifiée de stratégique par certains observateurs. Elle est intervenue quelques semaines seulement après la démission du président de l’Assemblée nationale en la personne de Guillaume Soro. Ce dernier qui a quitté son fauteuil nourrit discrètement des ambitions présidentielles. Il y a donc eu lors de ce redéploiment, des proches du désormais ancien président de l’assemblée. Le colonel Issiaka Ouattara connu pour sa proximité avec Soro a pris le commandement des unités rattachées à l’état-major. Il dirigeait précédemment la Garde républicaine. Les anciens rebelles comme le colonel Chérif Ousmane est promu sous-chef d’état-major de l’armée de terre.
Plus connu sous le surnom «Loss», le colonel Losseny Fofana est désormais au 3e bataillon de Bouaké, l’ex-capitale rebelle. Ces différentes nominations répondent à plusieurs critères selon certains observateurs avertis du paysage politique ivoirien. A en croire Arthur Banga, chercheur universitaire et spécialiste des questions militaires au micro de nos confrères de la presse internationale, ces nominations ne sont pas le fruit du hasard. Prenant l’exemple du colonel Issiaka Ouattara, promu aux unités rattachées à l’état-major,il estime que son ancien poste était plus prestigieux que le nouveau. «La Garde républicaine est plus prestigieuse parce que c’est la garde la plus rapprochée du président de la République, c’est elle qui assure sa protection et elle des institutions» fait-il remarquer.
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