A la faveur d’un point de presse, il y a quelques instants, l’ex président de la République du Bénin et Vice-Président du Forum des Anciens Chefs d’Etats et de Gouvernements d’Afrique, Nicéphore Dieudonné Soglo, a livré les conclusions majeures de sa rencontre avec le Président Talon hier, mercredi 20 mars 2019, sur la crise électorale au Bénin.
«Le Président Patrice Talon est disposé à faire baisser la tension dans le pays et à renouer avec les acquis de la conférence nationale», avoue le président Soglo au vu des engagements pris par le Chef de l’Etat. A propos, il a dans sa déclaration fait cas de deux points majeurs des discussions. Lesquels points sont pour lui, la preuve de ce que «le Bénin n’a pas fini d’étonner et de s’étonner».
Retour aux anciens textes et amnistie
«Il –le président Talon, ndlr- mettra tout en œuvre, malgré les difficultés prévisibles, pour revenir aux lois qui ont permis son élection en 2016 sans qu’il soit besoin de toucher à la constitution de 1990» informe le Vp du Forum Afrique. A ses dires, le chef du gouvernement béninois «est aussi disposé à examiner favorablement, et dans les meilleurs délais, la proposition de Monseigneur GANYE, d’une loi d’amnistie en faveur de nos compatriotes actuellement en exil».
Une dangereuse impasse au bout des réformes
Pour le président Soglo, le respect de ces engagements notamment le retour aux anciennes lois est la porte de sortie de la crise post-électorale actuelle. «La réforme du système partisan et du code électoral qui nous a conduit dans une dangereuse impasse doit être gelée et discutée après ces élections dans un climat apaisé et consensuel après un référendum» soutient-t-il. «Pour l’heure, il nous faut simplement et avec fierté, revenir aux lois démocratiques issues de la conférence des forces vives de la nation de février 1990 qui ont fait leur preuve».
L’esprit de 1990
Certes, il reconnait qu’«après un quart de siècle, le moment est peut-être venu de faire un bilan, réclamé d’ailleurs depuis longtemps», de ces lois. Mais dit-il, «faisons-le dans l’esprit de la conférence nationale souveraine de février 1990 qui avait permis à une nation divisée de retrouver son unité, sa vigueur et sa dignité et s’insérer harmonieusement dans le quadrilatère Nigéria, Dahomey, Togo, Ghana de la CEDEAO».
Ce que propose le président Nicéphore Dieudonné Soglo pour toucher auxdites lois au moment venu, c’est la «consultation de toute la nation comme en 1990». «Et ce sera alors une victoire collective. Sinon, c’est la voix ouverte à l’incertitude, à la violence et qui sait (souvenons-nous de Kolwezi), à l’intervention étrangère» avertit-il.
Répondre à Ledoux Annuler la réponse