Elle n’a duré qu’environ 45 minutes, la plénière de ce vendredi 22 mars 2019 à l’Assemblée nationale, qui devrait connaitre de la proposition de loi dérogatoire, modificative et complétive de la loi n°2018-31 du 9 octobre 2018 portant Code électoral en vue des élections législatives de 2019 au Bénin. Le président a mis très tôt fin aux débats.
Après l’ouverture aux environs de 13 heures, le patron du parlement béninois, Me Adrien Houngbédji a juste décidé d’affecter cette proposition à la commission des lois de l’Assemblée nationale. Il s’agit, a-t-il informé, exactement du texte tel que proposé par le comité paritaire des 5 députés qu’il a présidé.
Il aurait voulu recevoir et prendre en compte l’avis de l’ensemble des partis politiques à propos, comme il l’a fait pour la proposition de Loi dérogatoire, modificative et complétive de la loi n°2018-23 du 17 septembre 2018 portant Charte des partis politiques en vue des élections législatives de 2019, mais cela n’a pas été fait.
Les députés pro-talon boycottent la concertation
Aux dires, du président de l’Assemblée nationale, la concertation prévue pour la soirée du jeudi 21 mars 2019 à 19 heures autour de cette proposition n’a pas eu lieu. Et pour cause, aucun parti de la mouvance n’y était. Seuls, trois partis de l’opposition ont répondu présents, à en croire Me Adrien Houngbédji. «Donc, il n’y a pas eu concertation» a-t-il informé. Du coup, il a décidé d’affecter le texte tel que proposé par le comité paritaire, à la commission des lois, en invitant le président de ladite commission à l’étudier dans les meilleurs délais.
Procédure contestée
Cette décision n’a pas été du goût de certains députés. L’honorable Guy Mitokpè se dit surpris de cette transmission à la commission de lois, sans la concertation avec les partis politiques. Cela voudra dire que ces derniers n’ont pas apporté leur caution à la proposition transmise. Il déclare que son groupe parlementaire et lui ne se reconnaissent pas dans le texte proposé.
Pour le secrétaire général du parti Restaurer l’Espoir (RE), si le document en question est effectivement celui dont il a eu vent sur les réseaux sociaux, le problème reste entier. A ses dires, ledit document n’aborderait pas certains points objets de la crise actuelle dont la question des 10% pour la répartition des sièges, la caution à payer par les partis pour leur candidature aux élections, etc.
Mais pour le député André Okounlola de la majorité, il n’y a aucun problème. «Nous avons des textes en vigueur et on doit organiser les élections. La démocratie, c’est le jeu de la majorité» déclare-t-il. Après son intervention, le débat est devenu houleux. Mais c’était inutile, selon le président l’Assemblée nationale.
Il a suspendu la séance en renvoyant ceux qui ont éventuellement des observations à se rapprocher de la commission des lois. Pour l’instant, les regards sont tournés vers cette commission qui a promis déposé son premier rapport lundi 25 mars prochain.
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