Et de deux! Après la victoire retentissante du président nigérian Muhammadu Buhari dès le premier tour, c'est au tour du président sénégalais Macky Sall de goûter à la "joie" de ne pas avoir à participer à un second tour et éviter ainsi les tracasseries d'une nouvelle campagne et les risques de percées d'un opposant. En effet, avec 58,27% des voix, le président Macky passe ainsi le premier tour avec fracas et s'octroie une nouvelle place à la présidence.
Avec ce score, il distance clairement ses challengers. Le deuxième, Idrissa Seck n'arrive qu'avec un score de 20,50%; ce qui ne lui permet même pas de demander un nouveau comptage des voix. Toutefois les opposants, même s'ils ne choisissent pas la voie de la contestation devant les institutions ont tenu à dénoncer ce qu'ils appellent une "confiscation de la volonté du peuple souverain".
Dans une déclaration rendue publique il y a quelques heures et cosignée par Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Issa Sall, Madické Niang, ils ont annoncé qu'ils rejetaient « fermement et sans aucune réserve ce résultat.» mais ne feraient « aucun recours devant le Conseil constitutionnel ». De son côté, le président réélu n'a pour le moment pas encore réagi, savourant dans les coulisses du palais sa victoire pour un second mandat (qu'il a voulu lui-même plus court) de cinq ans!
La mode du K.O.
En Afrique depuis quelques années la mode du K.O. (ndlr: une victoire dès le premier tour) semble avoir gagné les arcanes des pouvoirs. De Boni Yayi en 2011 à Sassou N'guesso en 2016, en passant par Uhuru Kenyatta ou encore Muhammadu Buhari il y a quelques jours, le syndrome se répand. Sans toutefois mettre en doute la véracité de ces nombreux K.O., il faut cependant constater qu'ils arrangent bien les différents régimes en place. Et la tendance risque de se généraliser. D'ici là, félicitations au président élu du Sénégal!
En dehors du bilan de son programme Sénégal émergent qui est appréciable Macky avait le boulevard ouvert car il a avec la complicité de la justice écarté le challenger de taille qui pouvait le contraindre à un second tour le maire de Dakar Khalifa Sall.