Le gouvernement français est sous pression. En effet, une récente enquête menée par Disclose, en partenariat avec la cellule d’investigation de Radio France, tend à prouver que des armes françaises soient actuellement utilisées au Yémen. Sur terre, sur mer et dans les airs, la France serait donc bel et bien impliquée dans ce terrible conflit aux répercussions humanitaires absolument épouvantables pour les populations locales.
Dans les faits, un rapport classé « confidentiel Défense », réalisé par la Direction du renseignement militaire, (DRM) tend à prouver que la France a bel et bien vendu des armes à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis. Ces armes sont ensuite utilisées par ces deux pays dans le cadre de la guerre qu’ils mènent contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran. Un constat qui intervient quelques mois seulement après la déclaration de la ministre des armées, madame Florence Parly, le 20 janvier dernier. « Je n’ai pas connaissance du fait que des armes françaises soient utilisées directement au Yémen », affirmait-elle ainsi à la radio.
Une enquête polémique qui contredit l’exécutif
Problème, selon les résultats de cette enquête, toutes sortes d’armes françaises seraient utilisées sur place. Chars Leclerc en tête, des Mirage 2000-9 seraient également utilisés, ainsi que des blindés Aravis, des hélicoptères Cougar et Dauphin ainsi que des frégates Makkah et des corvettes lance-missiles. Un véritable arsenal qui pourrait bien plonger l’exécutif dans l’embarras. Il faut dire que, depuis le début du conflit, ce ne sont pas moins de 8 300 civils qui sont décédés, dont 1 283 enfants, d’autant plus que le rapport assure que ces armes, ne sont pas seulement utilisées de manière défensive. Une version des faits qui vient donc contredire celle donnée par les autorités françaises.
Florence Parly, contredite à plusieurs reprises
En effet, selon certaines sources, des canons Caesar serait utilisés et déployés le long de la frontière entre l’Arabie Saoudite et le Yémen. Au nombre de 48, ces canons viendraient directement appuyer les troupes saoudiennes dans leur progression en territoire yéménite. En d’autres termes, ces canons servent à ouvrir la voie aux blindés qui seront ensuite déployés sur place. Selon certains chiffres, 436 370 civils seraient notamment sous la menace de ces tirs. Une situation qui ne devrait pas aller en s’arrangeant puisque d’ici à 2023, 147 nouveaux canons devraient être envoyés sur place. Une version des faits qui contredit totalement les déclarations de Florence Parly qui, le 20 janvier 2019 assurait que, récemment, aucunes armes n’a été vendues dans le cadre du conflit yéménite.
Des victimes civiles à cause de l’armement français ?
Même son de cloche au niveau des chars et des blindés. Selon le rapport, pas moins de 70 chars de combat Leclerc sont engagés au Yémen. Selon certaines images tournées, ces chars ont d’ailleurs été utilisés dans le cadre de grandes offensives, notamment entre juin et décembre 2018, sur la côte ouest. Des combats qui ont fait 55 victimes civiles. D’ailleurs, les munitions utilisées seraient également françaises, les autres, notamment chinoises, n’ayant pas été qualifiées. Enfin, la DRM a avoué n’avoir absolument aucune idée de la façon dont sont utilisées d’autres armes comme les mortiers 120mm ou encore les missiles antichar Milan 3.
Au niveau de la bataille des airs, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian assurait face à la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale que la France ne fournissait absolument rien à l’armée de l’air saoudienne. Souhaitant être particulièrement clair sur le sujet, ce dernier n’a donc pas fait de mystères. Toutefois, l’enquête tend à prouver que des systèmes de guidage laser, créé par la société Thales, ont bel et bien été vendus aux autorités saoudiennes et utilisés par ces derniers.
Sur terre, sur mer et dans les airs, la France est au Yémen
En ce qui concerne la flotte française, deux navires français participeraient actuellement au blocus naval de la coalition. Ce blocus vise à empêcher les l’aide humanitaire de passer et empêche ainsi 20 millions de Yéménites d’avoir accès aux vivres et aux médicaments. Un constat qui vient totalement contredire les déclarations de Florence Parly qui, le 30 octobre dernier, sur BFM TV, assurait que la priorité de Paris était d’aider à ce que la situation humanitaire s’améliore et surtout, de faire en sorte que l’aide humanitaire puisse passer, et ce, sans encombres. L’une des deux frégates, la corvette Baynunah bombarderait même sur la côte afin de soutenir certaines opérations menées directement sur le sol yéménite. D’ailleurs, ce genre de pratique, à savoir, bloquer l’aide humanitaire, pourrait être considéré comme un véritable « crime de guerre ».
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