Ce jeudi 11 avril 2019, bien loin du lac Nokoué qui inonde notre capitale économique et ses environs, s’ouvre à Madrid le procès dit d’extradition de Komi Koutché , ancien ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances de Boni Yayi. C’est dans le cadre d’une demande exprimée par les autorités béninoises après son arrestation surprise et spectaculaire à l’aéroport de Madrid.
Il venait à l’époque de Dakar et partait pour Paris où il devait animer un meeting politique devant la diaspora béninoise. La rencontre de Paris s’annonçait sous de bons auspices après le succès franc de celle de Washington qui a fait le buzz sur la toile au cours de l’année précédente
Vous avez dit mandat d’arrêt?
La nouvelle de l’arrestation de l’ex-argentier national a fait l’effet d’une bombe dans la capitale économique. Le régime de la rupture s’en est frotté les mains en évoquant la prise d’un gros poisson dans les mailles de ses filets. Après bien des péripéties Komi Koutché a pu obtenir une mise en liberté provisoire et votre journal a pu en faire écho en son temps.
La bataille juridique qui s’annonce se fera essentiellement sur la base de la nature et la validité du mandat d’arrêt exécuté par les autorités madrilènes .Les avocats conseils de l’ex-ministre d’Etat ont fait remarquer que ce mandat d’arrêt avait déjà été « révoqué » par le juge d’instruction lors de sa comparution surprise courant 2018. C’est du moins ce qu’a soutenu entre autres arguments, Luix Chabaneix , avocat personnel de Komi Koutché, lors de l’interview accordée à un confrère de Rfi en décembre 2018
Procès historique
Nos contacts dans les milieux judiciaires madrilènes nous révèlent qu’il s’agira d’un procès historique riche en couleurs à l’instar de celui qui a eu lieu à Paris, lorsque Le président Boni Yayi demandait l’extradition de l’actuel tenant du pouvoir. C’était au plus fort des affaires dites d’empoisonnement et de coup d’Etat qui ont débouché, on s’en souvient, sur deux non lieux dont le juge Angelo Houssou a été un des plus célèbres protagonistes. Déjà présents à Madrid, apprend-on de sources proches des avocats conseils de l’ex ministre, un monde critique de supporters triés sur le volet et d’avocats de chacun des deux camps. Du Côté de l’Etat béninois, un collège de trois avocats a été commis:Max d’Almeida, avocat au barreau du Benin, Manuel Sunkel, avocat pénaliste au barreau de Madrid puis Israel Paz, avocat pénaliste au barreau de Madrid
L’ex argentier n’a pas fait dans la demi-mesure ( on n’a pas été argentier d’un pays pour rien dit on dans son entourage. Ainsi note on deux catégories d’avocats : la première constituée de ses avocats qu’il a lui-même commis :Luis Chabaneix, pénaliste aux barreaux espagnols, Théodore Zinflou, avocat au barreau du Benin, Victorien Fade, Avocat au barreau du Benin. El Hadj Diouf : ancien Ministre, ancien député, avocat au barreau de Dakar
Au titre des avocats désignés par la société américaine GS Internationale dont komi Koutché est le Vice-Président pour l’Afrique on cite une batterie de quatre célèbres avocats : Jaime Sanz de Bremond, avocat pénaliste, 40 ans aux barreaux espagnols, Gregory Thuan, avocat, ancien référendaire à la cour européenne des droits de l’homme et président de la commission « Droits de l’homme’’ de l’union des avocats européens. Simone Williams, avocate aux barreaux de washington et de New York, Thomas Lareeya, avocat aux barreaux de washington et d’Accra au Ghana. Il est annoncé aussi sous réserve de confirmation par nos sources, la présence de témoins proposés par les avocats de chacune des deux parties. Alain Orounla sera aux côtés de l’Etat, tandis que l’avocat et professeur agrégé Barnabé Gbago appuiera l’ancien ministre. Nous tiendrons nos lecteurs au courant des informations actualisées sur cette audience dont le verdict sera sans doute mis en délibéré.
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