Science : le virus du sida utilisé pour soigner des enfants

Aux États-Unis, le virus du sida est utilisé pour guérir des enfants nés sans défenses immunitaires. En effet, un essai clinique a permis à 8 enfants nés sans moyen de se défendre et donc, condamnés à vivre dans une « bulle » pour le reste de leur vie, de guérir.

Nés sans défenses immunitaires, condamnés à vivre pour le restant de leurs jours dans une bulle les rendant invulnérables aux microbes, ces 8 bébés atteints d’une maladie génétique, relativement rare, sont désormais guéris. En effet, des médecins américains ont décidé de les soigner à l’aide du virus du sida. À l’aide d’un traitement génique et d’une lourde chimiothérapie, ces derniers ont ainsi pu reconstruire un système de défense propre. Une première mondiale, qui donne énormément d’espoir aux personnes atteintes de ce grave trouble de la santé.

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La science fait des miracles

Un mois seulement après le début du traitement, sept des huit enfants patients sont ressorti de l’hôpital alors que le dernier lui, a été obligé de recevoir une seconde dose de ce traitement. Un an plus tard, tous se portent à merveille. Visiblement heureuse, le Dr. Ewelina Mamcarz, coauteur de l’étude mais également médecin officiant au service de greffe de moelle osseuse et thérapie cellulaire à l’hôpital pour enfants St. Jude de Memphis, s’est félicitée des résultats obtenus. Aujourd’hui, tous les patients fabriquent des cellules immunitaires afin de se protéger des infections.

Des enfants bulles, sans recours

Toutefois, les chercheurs ne comptent pas s’arrêter là et ont ainsi opté pour un suivi long, l’objectif étant de surveiller qu’il n’y ait pas de rechute à moyen terme. En effet, les enfants naissant avec cette maladie disposent d’un système immunitaire, toutefois, celui-ci est comme éteint, la faute à l’absence d’une structure à la surface des cellules, ce qui les rend « aveugles ». « Au début, les nourrissons ont l’air en bonne santé, mais très rapidement, ils attrapent des infections qui mettent en péril leur vie », confirme pour sa part, Anne Gally, directrice des recherches à l’Inserm. Jusqu’à aujourd’hui, les traitements par greffe de moelle osseuse étaient ainsi privilégiés. Toutefois, cette nouvelle solution pourrait changer beaucoup de choses, les traitements par greffe étant relativement longs et lourds à supporter.

Le VIH, utilisé dans le processus

Une copie synthétisée du virus du sida a été utilisée pour l’occasion, rendant l’expérience toujours plus déroutante. « L’intérêt du VIH est qu’il permet d’insérer très facilement une copie du gène normal dans l’ADN des cellules. » a ainsi continué Anne Galy. Résultat, le virus a été utilisé afin de « transporter » le gène au cœur des cellules. Ainsi, la chimiothérapie administrée aura permis au patient de faire « place nette » alors que, dans le même temps, les cellules du virus du VIH ont été modifiées avec le gène manquant puis intégrées aux patients. Une thérapie qui devrait continuer à se développer et permettre à des dizaines de personnes de se faire soigner.

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