Nouveau scandale au Nigeria. En effet, c’est l’ancien président Goodluck Jonathan qui a directement été accusé par le gouvernement fédéral, d’être au cœur d’un vaste réseau de corruption. Dans les faits, ce dernier est soupçonné, au même titre que son ministre du Pétrole de l’époque, Diezani Alison-Madueke, d’avoir accepté divers pots-de-vin en vue de confier l’attribution d’un permis d’exploitation.
À l’époque, Goodluck Jonathan accordait aux sociétés Royal Dutch Shell et Eni, la gestion d’un gisement pétrolier offshore. Très vite, toutefois, cette attribution a attiré l’œil de nombreux experts qui ont alors parlé de possibles faits de corruption. Plusieurs poursuites ont été engagées, mais jamais le gouvernement fédéral ne s’était mêlé de cette histoire. Aujourd’hui, c’est lui qui incrimine. Une plainte a d’ailleurs été déposée à l’encontre des deux hommes, ces derniers étant soupçonnés d’avoir touché pas moins d’1,3 milliard de dollars en pot-de-vin. Une infraction aux lois en vigueur, mais aussi un improbable manque à gagner pour le Nigeria.
Goodluck Jonathan, directement accusé par le gouvernement
À Milan, deux intermédiaires ont ainsi été reconnus coupables d’avoir facilité les transactions et ont récemment été condamnés par la justice italienne. Même son de cloche du côté de Londres ou une procédure a récemment été ouverte à l’encontre de Shell et Eni afin de déterminer la façon dont les licences ont été obtenues par les deux sociétés. Les deux entreprises elles, conservent toutefois le droit à la gestion de ces gisements qui n’ont toujours pas commencé à produire de barils.
Buhari passe à l’offensive
De son côté, Goodluck Jonathan n’a pas encore réagi à ces accusations. Actuellement en Afrique du Sud, l’ancien président nigérian ne devrait toutefois pas tarder à s’expliquer, lui qui depuis quelques heures est taclé de partout. Le gouvernement lui, confirme toutefois son intention de lutter efficacement contre la corruption. Réel en 2015 après avoir battu Jonathan, Muhammadu Buhari avait fait de ce thème, l’un des points centraux de son programme. Attendu au tournant, ce dernier semble ainsi avoir décidé de passer à l’offensive.