A la faveur de leur conférence de presse ce samedi 15 juin 2019 à Cotonou, les avocats de l’ancien président de la République du Bénin Dr Thomas Boni Yayi ont réagi entre autres, aux propos de Me Jacques Migan qu’ils voient dans un costume de « pyromane de la République ».Les propos de l’ancien bâtonnier et membre fondateur du bloc républicain, Me Jacques Migan sont de nature à encourager le régime en place à faire basculer le Bénin, selon les avocats de Yayi. «Ce sont ces genres de propos qui ont amené dans certains pays, des crimes génocidaires» a confié Me Renaud Agbodjo face à la presse ce samedi.
Pour mémoire, le 29 avril 2019 dans le journal de 23h30 sur la télévision nationale, Me Jacques Migan demandait au gouvernement Talon et à toutes les institutions d’interpeller les anciens chefs d’Etat, et ce rapidement, faisant des liens entre leurs déclarations dans la matinée de ce même lundi au siège de la résistance à Cotonou et les troubles qu’il y a eu lors des élections législatives du 28 avril. Deux jours après, le 1er mai, le domicile de Yayi à Cadjèhoun a été encerclé par les forces de la défense et de la sécurité.
Depuis, c’est un siège de la Police républicaine. L’ex président est coincé chez lui, on veut coute que coute le faire écouter par un juge d’instruction, etc. Il y a quelques jours, le même avocat vient sur un rendez-vous médias soutenir l’assignation à domicile de Boni Yayi et défend que c’est pour éviter les troubles à l’ordre public. Lors de la conférence de presse ce samedi, Me Agbodjo inique que l’assignation en résidence et l’ordre public ne sont pas des concepts creux et ne sont pas au-dessus de la présomption d’innocence et du respect des droits de l’homme.
La chasse à Yayi n’est pas la solution
Pour Me Renaud Agbodjo, «ce n’est pas l’assassinat politique coute que coute de Yayi qui va mettre fin à la crise post-électorale » au Bénin. « Bien au contraire » dira-t-il. Il relève que les auteurs de la chasse à Yayi ont sous-estimé la réaction populaire. La situation à Tchourou et Savè depuis lundi sont des prémices, à l’en croire. «Nous avons intérêt à y mettre fin rapidement» martèle Me Paul Kato Atita.
Il se demande jusqu’où les gouvernants veulent aller dans leur plan contre l’ancien Président. L’avocat est d’avis que tout dépendra de ce qu’ils auront voulu faire de Yayi mais il prévient que l’intéressé est d’une région qui ne succombe pas. «Les Baribas, les Nagos ne succombent pas. Yayi est prêt à mourir en martyre chez lui. Il ne cèdera pas aux chantages» informe son conseil. Me Kato Atita invite le pouvoir à prendre des décisions politiques qu’il convient pour ramener la paix dans le pays.
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