Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou a donné un point de presse ce mardi 18 juin 2019 à Cotonou au sujet des violences des 1er et 2 mai 2019 à Cotonou. Il a évoqué l’implication de l’ancien président de la République du Bénin Dr Thomas Boni Yayi.L’ex-chef d’Etat béninois Dr Thomas Boni Yayi est impliqué dans les événements du 1er mai et 2 mai 2019 à Cotonou, d’après ce qu’a rapporté le magistrat Mario Mètonou dans sa déclaration de presse ce mardi 18 juin 2019 à Cotonou. « Des interrogations et des pièces au dossier il résulte une implication personnelle de l’ancien Président de la République M. Boni Yayi » a déclaré le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
C’était l’occasion pour lui de justifier la décision du magistrat instructeur à entendre l’ex chef d’Etat béninois Boni Yayi dans le dossier «d’incitation directe à un attroupement non armé et de participation à un attroupement armé » lié aux événements des 1er et 2 mai 2019 à Cotonou. Un dossier renvoyé au juge d’instruction pour complément d’enquête.
Tout est accompli ?
Le ton affirmatif du procureur est surprenant ; il ne parle pas de soupçon d’implication de l’intéressé pourtant le nom de celui-ci n’était pas cité dans le dossier. C’est à croire que les enquêtes sont closes. L’écoute de l’ancien président de la République par le juge d’instruction qui n’a pas été encore effective était-elle alors juste une mise en scène pour déclencher une autre étape de la procédure dans ce dossier quels que soient les résultats de cette instruction ? Pourquoi le procureur devrait venir faire une telle déclaration en sortant de son rôle alors que le juge d’instruction n’a pas fini son travail ?
En tout cas, pour l’instant les deux déplacements du juge d’instruction chez Yayi ont été vains. Ses avocats évoquent des raisons sanitaires. Le procureur parle plutôt de refus de se prêter aux questions du juge d’instruction. Ce qui à ses dires, a amené le juge à envisager à l’encontre de Boni Yayi la mise en œuvre de mesures coercitives.
De l’eau au moulin des avocats de Yayi
La sortie du procureur semble donner raison à Me Paul Kato Atita et à son confrère Renaud Agbodjo qui soupçonnaient un plan pensé et conçu contre la personne de Boni Yayi. De plus, pour eux, le juge commis pour le dossier ne serait pas vraiment indépendant. Il y a assez de points d’ombre sur le cas de Yayi coincé à domicile depuis le 1er mai sans une décision d’assignation à domicile prise la justice. Etait-ce déjà les mesures coercitives ? Pourquoi le procureur n’en donne pas une explication ?
Rappelons que les violences dont il est question sont survenues suite à la militarisation de la maison de Yayi à Cadjèhoun après des rumeurs sur son arrestation, le 1er mai. Il y a eu un soulèvement populaire suivi de beaucoup de dégâts matériels. Aussi, la répression par les forces de la défense et de la sécurité publique a-t-elle tourné mal avec des blessés et des morts sous des tirs à balles réelles de l’armée confirmés à l’époque par le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Sacca Lafia.
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