Propos de Christine Angot sur l’esclavage : la charge de Christiane Taubira

La question de l’Esclavage, notamment de celle de la traite négrière a toujours été une question sensible à plus d’un titre. La ‘’communauté’’ noire déportée désormais insérée dans la population des terres d’adoption, peine à se faire accepter et les reluctances de tares comme le racisme ou encore la ségrégation raciale, demeurent persistantes. La romancière Christine Angot, l’aura apprise à ses dépens.

Il y a des « personnes qui ne savent pas qui nous sommes »

Au cours d’une de ses émissions, où la romancière animait une de ses chroniques, Christine Angot avait le 1er juin dernier, établi un sensible parallèle entre la traite négrière et l’Holocauste juif. Sur France 2, ce samedi-là, la chroniqueuse avait tenu, rapporte la presse, à relever que bien que ces deux exactions collectives, furent des crimes contre l’Humanité, ils se différenciaient néanmoins par la douleur et les « traumatismes » générés ; « ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes » aurait-elle  déclaré  donnant la primeur de l’insanité à la Shoah. Car aurait-elle précisé ; « Le but avec les Juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, de les tuer, (…) avec (…) l’esclavage et l’esclavage des Noirs, (…)c’était exactement le contraire ».

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Pour Christiane Taubira, ancienne garde des sceaux, initiatrice de la Loi du 21 mai 2001 sur la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité ; « il faut quand même un esprit sacrément tordu pour vouloir comparer les tragédies humaines entres elles(…)une dose extraordinaire d’imbécillité pour (…)entrer sur le plateau d’une télévision publique et déblatérer en proférant des énormités archaïques et odieuses » avait déclaré l’ancienne ministre française à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage du 10 juin 1848.

Une diatribe, vitupérante aux propos vitriolés à l’endroit de Christine Angot, qui malgré les excuses de l’auteur présentées quelques jours plus tard, continuaient à susciter de l’indignation. Mais pour Taubira, descendante  elle-même d’une lignée de déportés, de telles déclarations n’étaient possibles que parce que les souffrances de la traite des noirs étaient encore méconnues et qu’il y avait « des personnes qui ne savent pas qui nous sommes : survivants obstinés, résilients magnifiques ».

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